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Procès du 13-Novembre : le contenu d'un ordinateur portable retrouvé à Bruxelles laisse entendre que deux autres attaques étaient prévues

Retrouvé par des éboueurs dans une poubelle de Bruxelles, l'ordinateur portable ayant appartenu à la cellule terroriste contenait le plan des attaques de Paris et Saint-Denis. Il était au coeur de la journée d'audience ce mercredi à la cour d'assises spéciale de Paris.

Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entrée de la salle d'audience, au palais de justice de Paris, le 9 février 2022. (DANIEL FOURAY / MAXPPP)

Au procès des attentats du 13 novembre 2015, la journée du 23 mars a été consacrée à une pièce à conviction cruciale du dossier : un ordinateur portable ayant appartenu à la cellule terroriste, et qui contenait le plan des attaques de Paris et Saint-Denis.

C’est un officier de police belge, entendu en visioconférence, qui a éclairé la Cour d’assises spéciale sur cet ordinateur. Car c’est dans une poubelle de Bruxelles que ce PC avait été retrouvé par des éboueurs, le matin des attentats dans la capitale belge le 22 mars 2016. L'objet avait été abandonné dans une benne par le groupe de terroristes, alors en route pour l’aéroport.

>> Procès du 13-Novembre : le journal de bord d'un ex-otage du Bataclan, semaine 22

Quand les éboueurs l’allument, ils tombent sur une page d’accueil avec une photo de combattants avec drapeaux de l’Etat Islamique. Stupeur. Ils préviennent la police qui y trouvera de précieuses informations. Les contenus des dossiers ont été pour l’essentiel supprimés, mais ils restent des traces : des photos des terroristes, des chants d’appel au jihad, une vidéo de visite virtuelle du Bataclan à usage des régisseurs de spectacle. Des films, dont Cyrano de Bergerac. Un document recense différents produits chimiques utiles à la confection d’explosifs. Le policier belge égrène l’historique de recherches internet faites aussi depuis l’appareil : "mort en martyr", "attentat de Londres", "vue aérienne du stade de France".  

Deux autres attaques programmées ce soir-là ?

Et puis, aussi, un dossier majeur, créé le 7 novembre 2015, soit une semaine avant les attaques de Paris. Sur les écrans de la salle d’assises, l’inspecteur belge fait projeter l’arborescence, et l'on y découvre la liste des groupes des commandos. On y lit ainsi : "groupe français" pour le Bataclan, "groupe Omar" [surnom d’Abdelhamid Abaoud] pour les terrasses, "groupe irakien", pour les Irakiens kamikazes du stade de France. Et puis deux autres groupes : "groupe métro", et "groupe SKipol", le nom de l’aéroport d’Amsterdam. Ce qui tendrait à laisser penser que deux autres attaques étaient prévues le soir du 13 et qui auraient échoué : une dans un métro parisien et à Amsterdam aux Pays-Bas.

C'est au moins ce que l’accusation soupçonne. On se souvient que le groupe terroriste Etat islamique, dans sa revendication, avait évoqué une cible dans le 18e arrondissement de Paris. Il ne s'y est pourtant rien passé. Un métro devait-il y être ciblé ? Cela interroge. Par ailleurs, deux des accusés dans le box ont, en audition, reconnu s’être rendus à Amsterdam le 13 novembre 2015. Le deuxième avoue même s’être rendu à l’aéroport. On lui avait demandé, assure-t-il, d’aller vérifier s’il y avait dans cet aéroport des casiers ou des consignes pour les voyageurs. Jamais il n’a été question d’une attaque dans cet aéroport le 13 novembre, a-t-il promis pendant l’instruction. Il n’avait alors, dans sa valise à roulette, que quelques vêtements, a-t-il expliqué. 

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