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Procès du 13-Novembre : le journal de bord d'un ex-otage du Bataclan, semaine 17

Article rédigé par franceinfo - David Fritz-Goeppinger
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 24min
Structure provisoire au sein du Palais de Justice de Paris, où se tient le procès des attentats du 13-Novembre. (DAVID FRITZ-GOEPPINGER POUR FRANCEINFO)

David Fritz-Goeppinger fait partie de la douzaine de personnes prises en otage par les terroristes au Bataclan. Photographe, il tient son journal de bord pendant toute la durée du procès des attentats du 13-Novembre.

Depuis le 8 septembre 2021 le procès des attentats du 13-Novembre se tient à Paris. David Fritz Goeppinger, victime de ces attentats est aujourd’hui photographe et auteur. Il a accepté de partager via ce journal de bord son ressenti, en image et à l'écrit, durant les longs mois que durent ce procès fleuve, qui a débuté le mercredi 8 septembre 2021 devant la cour d'assises spéciale de Paris. Voici son récit de la dix-septième semaine.

>> Le journal de la seizième semaine
>> Le journal de la dix-huitième semaine


Revenir sur le silence

Mercredi 26 janvier. Comme souvent, des questions suivent mes pas alors que je traverse le Pont Neuf et je commence sérieusement à me demander si, lorsque nous arriverons aux faits, certains accusés s'exprimeront tout court. En tant que partie civile, victime – et je l’ai déjà dit  il était difficile au départ de visualiser quelles étaient mes attentes du procès. Mais il demeure quand même des jours où l’audience continue de me décevoir et, à entendre les premiers échanges entre l’accusé et le président, l’audience d’aujourd’hui ne déroge pas à ce qui est devenu une règle.

Après les sommations d’usages concernant le grand absent du box depuis fin novembre, l’audience reprend et le président fait une mise au point sur le planning, en annonçant l’absence de témoins sur les deux prochains jours, dont une magistrate belge impliquée dans l’enquête de l’accusé interrogé aujourd’hui. La magistrate justifie son absence et dit "réserver la primeur de son témoignage aux magistrats belges dans le procès des attentats de Bruxelles (...)" L’homme interrogé aujourd’hui est considéré comme un des logisticiens des attentats du 13-Novembre mais, à l’inverse de certains des hommes présents dans le box, il ne s’est jamais rendu en Syrie. Il est aussi connu dans l’enquête d’un autre attentat, celui du Thalys, le 21 août 2015, procès dans lequel il a écopé de 25 ans de prison. Le président lui demande de se lever et démarre l’habituelle introduction avant interrogatoire lorsque l’homme dans le box le coupe pour lui demander de s’exprimer. L'accusé explique qu’il ne répondra pas aux questions parce qu’il estime que sa parole sera toujours considérée comme suspecte. Il ajoute : "Ce début de procès a été difficile à vivre, déjà parce que je n’avais toujours pas encaissé l’autre. (...) Tout est considéré comme de la ruse, moi depuis le début du procès, on ne voit pas ce que je vis derrière… Je ne suis plus en possibilité de le faire, je l’ai fait une fois, je me suis battu." Le Président insiste pour qu’il réponde aux questions mais l’accusé ne cède pas.

Même si le procès se poursuit j’ai l’impression de faire marche arrière et de revivre le soixante huitième jour du procès, il y a deux semaines, lorsqu’un autre accusé a exercé son droit de garder le silence. Le président entame la lecture des procès-verbaux d’audition et là aussi, les mêmes remarques qu’auparavant – "Là, on aurait aimé avoir des réponses" – dans un soupir appuyé d’un regard déçu et dépité par-dessus ses lunettes rectangulaires. Nicolas Braconnay, un des trois avocats généraux, entame la lecture des questions qu’il avait prévues et évoque un "exercice un peu vain".

La déclaration de Maître Chemla, avocat de parties civiles, m’interpelle et fait écho à ma colère. Il souhaite "revenir sur ce silence" et cite l’accusé : "Pour vous la justice n’a pas d’oreille, pas d’écoute." L’accusé, dans le box, ne cille pas et regarde à peine le grand avocat et sa robe noire. "Les gens qui sont venus déposer ont été attaqués par des gens qui faisaient partie d’un groupe, dont vous étiez proche (...) et on peut penser que si vous étiez bouleversé par ça, on peut imaginer que vous devriez avoir au moins des comptes à leur rendre." C’est peut être là, l’origine de ma colère, le fait que malgré l’appareil de justice exceptionnel mis en place pour le procès, malgré la grandeur de la salle d’audience, le lieu d’histoire qui accueille ce procès historique, rien ne semble pouvoir convaincre les accusés de collaborer.

J’aimerai dire aux accusés que s’ils estiment que la justice n’a pas d’oreilles, nous, parties civiles, en avons et nous écoutons à chaque instant et avec attention les mots qu’ils prononcent, non pas pour juger ni attaquer, mais pour comprendre. Comprendre ce que nous avons vécu et continuons de vivre. Nous ne sommes ni juges, ni magistrats ni avocats, seulement des personnes éblouies face aux rayons de lumière d’une justice que nous ne comprenons pas tout le temps mais que nous entendons. Loin de moi l’idée de comprendre comment des personnes ont pu se retrouver impliquées à ce point dans des événements comme ceux du 13-Novembre mais que nous reste-t-il pour essayer d’entrevoir les événements ? Après le procès, aurons-nous la chance de nous pencher à nouveau, collectivement et de manière judiciaire, sur cette nuit noire ? Les cinq semaines de dépositions des parties civiles ne sont qu’un fragment, pourtant si intense, de toute la douleur que nous avons ressentis le 13 et comme hier, j’ai tristement l’impression que le procès en est parfois devenu l’écho par la frustration et la colère qu’il engendre. Maître Chemla conclut en direction de l’accusé et lui conseille de répondre aux questions "comme un homme courageux qui fait face à son destin et à celui des personnes dont il a détruit l’existence".

Après des observations de Maître Kempf, avocat de la défense, le président entame la lecture de l’audition de témoins absents de l’audience et annonce une suspension

J’ai à peine le temps d’avaler un café en vitesse et l’audience reprend. Le frère de l’accusé est à la barre, une veste grise claire et un masque bleu sur le visage. Il décrit son frère comme calme, intelligent et "trop empathique". Et de poursuivre : "Il s’est laissé emporté par des gens, il faisait confiance trop facilement." Comme souvent, les éléments présentés par les proches témoins donnent à voir une personnalité ou un morceau d’identité plus vif que l’accusé lui-même, sorte de tableau qui pourrait apparaître plus complet. Au tour de la première assesseure, Frédérique Aline, de poser ses questions. La magistrate enchaîne, augmente le rythme de l’audience et l’homme essaye de répondre. Au bout d’un certain temps, je l’entends dire : "Je peux dire quelque chose, c’est personnel, hein ?" Et de poursuivre en abondant dans le sens des déclarations de son frère, en début de journée : "J’ai l’impression que nous sommes préjugés, quoi qu’on dise." Aux questions de la cour et d’un des avocats généraux, l’homme semble répondre volontiers mais souligne parfois son incompréhension face à l’insistance des acteurs du procès sur certains points. Les questions continuent et le témoin répond volontiers tandis que je clos le billet du jour. Les avocats des parties civiles entament leurs questions et l’interrogatoire est difficile à suivre.

Je quitte la salle des criées pour finaliser l’écriture dans la salle des pas perdus. Autour de moi, des avocats discutent au téléphone, leurs voix se mêlent au bruit de fond du Palais. Derrière les vitraux, la nuit tombe sur Paris.

À demain.

Au Palais de Justice de Paris, lors du procès des attentats du 13-Novembre. (DAVID FRITZ-GOEPPINGER POUR FRANCEINFO)


La nef

Jeudi 27 janvier. Je regarde les trois écrans de retransmission qui trônent à la place de la cour dans la salle des criées. Le bruit diffus du projecteur crée une ambiance particulière dans la grande salle boisée. À l'écran, les avocats discutent entre eux tandis que des parties civiles arrivent. Dans mon esprit, un mutisme s’installe alors que j’observe les accusés bavarder entre eux. Que se disent-ils ? La salle d’audience me paraît distante d'ici, pourtant grâce à ces écrans, je ne peux être plus proche de la nef : le prétoire.

Je retrouve Gwendal en salle des pas perdus pour boire un café alors que l’audience vient de reprendre. Nous échangeons notre frustration au sujet du procès, je suis soulagé de découvrir que je ne suis pas le seul à partager ce sentiment. À la barre, Raphaële Cade, directrice des services pénitentiaires et responsable du QER de Fleury-Mérogis. Les quartiers d'évaluation de la radicalisation (QER) ont été créés en 2016 après les attentats qui ont frappé la France en 2015 et ont pris la suite des unités de prévention de la radicalisation (Upra) au sein des prisons françaises. Ce dispositif permet aux établissements pénitentiaires d’évaluer, de suivre et en quelque sorte d’adapter la peine du détenu radicalisé. La directrice expose un compte rendu du comportement de Muhammad Usman, interrogé il y a deux jours. Son intervention est très intéressante et riche, nous découvrons quelques détails sur son parcours et sa façon de penser. Le centre de détention avait mis en place un programme de prévention de la radicalisation violente mais "pendant son passage au QER il n'a pas été dans une attitude violente, il était dans la paix. Il était assez constant et pas dans la dissimulation." Et de poursuivre, indiquant que l’accusé exprimait des regrets et qu’il a été perçu par le quartier d’évaluation comme "une personne influençable mais qui voulait changer." Étant donné que ce sont les avocats de l’accusé qui ont cité la témoin, ce sont eux qui ouvrent le bal des questions après la cour. On apprend notamment que Muhammad Usman a demandé à prolonger son séjour au QER. Par ailleurs, nous avons appris en début d’audience que madame Cade sera l’unique témoin qui se déplacera à la barre au sujet de cet accusé.

Au tour des avocats des parties civiles. C’est maître Maktouf qui pose la première question : "Madame, je me demande si vous n'êtes pas la proie de la taqîya* de monsieur Usman ?’’ Réponse fébrile de la directrice : "Être une proie, je ne suis pas sûre d’être dans cette position." L’avocate de partie civile évoque des courriers retrouvés dans la cellule de l’accusé avant son entrée au quartier d’évaluation, courriers dans lesquels il fait référence au jihad, et poursuis en lui demandant si l'évaluation aurait été différente si le QER avait été au courant de l’existence de telles pièces. La directrice nuance son propos : "La vision du QER n'est pas la vision d'une personne mais ce sont des regards croisés. Cela aurait permis d'évaluer les choses en partant de ces éléments-là." L’avocate générale, Camille Hennetier, revient sur le rôle du QER dans la vie d’un détenu. Si je comprends bien, il s’agit d'une sorte de sas à travers lequel le détenu passe pour l’orienter vers un quartier d’isolement, de détention ordinaire ou en quartier de prise en charge de la radicalisation. Toutes les parties interrogent le témoin sur le compte rendu concernant Muhammad Usman fait par le quartier d’évaluation de la radicalisation et ne semblent pas convaincus par celui-ci : "Comment en êtes-vous arrivé à penser qu’il n’était pas radicalisé ?", "Qu’est ce qui a pu vous faire croire qu’il n'embrassait pas une idéologie radicale ?"

Durant la suspension, j’emmène mes deux acolytes Bruno et Gwendal à la recherche d’une photographie dans les méandres du Palais. Bruno m’indique la pile de documents derrière une vitrine dans le grand et lumineux vestibule René-Parodi. Cette pile de documents oubliés me fait penser à la densité du dossier V13 et la lourdeur que nous traversons.

À la reprise des débats, le président interroge les parties sur l’absence de madame Grégoire, magistrate belge. Je disais en novembre dernier que les avocats de la défense et des parties civiles pouvaient trouver des points d’accords et nous y sommes à nouveau. L’importance de la déposition de ce témoin est primordiale pour la manifestation de la vérité mais j’ai le sentiment qu’elle entre dans la lignée des enquêteurs belges de novembre. Son absence passe mal, pour tout le monde. Maître Vial, avocate de la défense : "Madame Grégoire est indispensable. Elle a enquêté sur un dossier qui reconnaît judiciairement qu'il y a eu une dissimulation d’un des terroristes impliqué dans les attentats de Bruxelles dans sa radicalisation." Mais Maître Eskenazi, également avocat de la défense, a créé la nuance. Il dit comprendre la décision de la magistrate belge mais ajoute : "Depuis le départ, les parquets belges et français n'ont pas compris que c'était un seul procès, une seule et même histoire."

Le témoin suivant est un cousin de Yassine Atar (accusé présent dans le box) et connaît deux autres accusés : Mohamed Bakkali et Ali El Haddad Asufi. Et il est le cousin de deux terroristes impliqués dans les attentats de Bruxelles en mars 2016. Connu très défavorablement de la justice belge, l’homme raconte la relation qu’il entretenait avec ses cousins. Le président pointe néanmoins du doigt des incohérences dans son témoignage actuel et celui reranscrit dans un procès-verbal dressé durant son incarcération. J’ai l’impression que la déposition du témoin se transforme en interrogatoire en bonne et dûe forme par le président et la cour.

Je décide d’arrêter d’écrire pour aujourd’hui, l’audition du témoin se poursuit.

À demain.

*Le mot taqîya, parfois orthographié taqiyya ou takia, provient de l'arabe تقيّة (taqīyya) qui signifie "prudence" et "crainte". Ce terme désigne, au sein de l'islam, une pratique de précaution consistant, sous la contrainte, à dissimuler ou à nier sa foi afin d'éviter la persécution.

Une vitrine dans le vestibule René-Parodi, au Palais de Justice de Paris. (DAVID FRITZ-GOEPPINGER POUR FRANCEINFO)


La tour

Vendredi 28 janvier. Les vendredis sont différents des autres jours. L’impatience que la journée démarre se cumule à l’envie que le procès s’arrête temporairement. Si j’avais hâte qu'il reprenne, je reste cependant soulagé d’avoir ces quelques moments de respiration, ce temps pour moi. En rentrant hier, je croise, sur l'étalage d’un marchand de journaux, l'ouvrage publié par Charlie Hebdo compilant les quatre premiers mois de l’audience du procès des attentats du 13 novembre 2015. Je le photographie et souris à l’idée que je quitte à peine le sanctuaire pour en croiser un morceau plus loin.

L’audience de ce jour concerne Mohammed Amri, l’homme qui est venu chercher Salah Abdeslam après les attentats du 13-Novembre afin de le rapatrier en Belgique. Le premier témoin est son père, qui comme la plupart des parents déjà entendus sont peu bavards et semblent ne pas vraiment comprendre les questions des parties. Les deux témoins interrogés déposent en visioconférence depuis le bureau du parquet fédéral belge. C’est l’occasion de retrouver la grande table en U inversé et les personnes inconnues qui y trônent. Au moment où j’écris ces mots, la seconde témoin, l’épouse de l’accusé, est interrogée par le président. Sous les questions de l'intéressé, elle ira jusqu’à évoquer la journée du 13-Novembre. A son retour de France, l’accusé a raconté à son épouse être allé chercher un ami, sans préciser où. La discussion entre le président et la témoin se poursuit et la fluidité des débats m’étonne, surtout en comparaison de la précédente. La témoin apporte beaucoup de précisions sur la personnalité de son mari et ne semble pas vouloir dissimuler des fragments de son comportement : "Mohammed est très introverti, très pudique, pas du tout meneur, plutôt suiveur, même à la maison. (...) Il est extrêmement gentil, trop bon." En 2015, l’accusé travaillait au Samu social mais alternait avec un travail dissimulé dans un lieu rassemblant la plupart des acteurs belges du dossier des attentats : le Café des Béguines dont les frères Abdeslam étaient responsables. Ce café, situé à Molenbeek, devient une réelle croisée des chemins d’une grande partie des accusés présents dans le box et à l’extérieur, et nous n’arrêtons pas d’en entendre parler depuis le mois de septembre.

Bien que les débats continuent, je vais malheureusement devoir quitter le Palais pour aujourd’hui.

À mardi.

Le Palais de Justice de Paris, vu depuis le quai des Orfèvres. (DAVID FRITZ-GOEPPINGER POUR FRANCEINFO)


"Dont acte"

Mardi 1er février. En marchant, je lis un article sur un photojournaliste qui couvre la révolte chilienne en 2019. Le chant des mouettes rieuses volant au-dessus de la Seine me tire de ma lecture, j’arrive au Palais. Derrière une nuée de touristes j’aperçois les grands murs de l’enceinte de justice trônant au centre de l’île. J’ai tellement l’habitude de ce chemin quotidien que je pourrai désormais venir les yeux fermés.

Je vais directement en salle des criées et suis accueilli par les regards interloqués des gendarmes qui voient ma carte de partie civile. Après explication, je suis autorisé à m’installer. Mon déjeuner et un café avalé, je retourne en salle des criées pour suivre les débats. À l’ouverture, Maître Nogueras, avocat de la défense pointe du doigt la longueur de l’audience de vendredi dernier. L’audition de Mohammed Amri a duré cinq heures et les deux avocats qui le défendent ont dû écourter leurs questions face à la fatigue de l’homme dans le box. Le ministère public réagit et souligne en effet un certain déséquilibre des questions entre les parties, en creux, nous comprenons que les avocats des parties civiles sont trop longs et le parquet abonde : "Il y a en effet des progrès à faire." Mohammed Amri, l’accusé interrogé vendredi prend rapidement la parole pour contextualiser sa difficulté à répondre à certaines questions : "Parfois, j’ai du mal à comprendre les questions qu’on me pose. Je suis arrivé à l’âge de 17 ans en Belgique, le français je l’ai appris dans la rue." Un avocat de la défense conclut en pointant du doigt l’interrogatoire de certains témoins qui ressemblent, selon lui, à l’interrogatoire d’accusés. Le président répond : "Dont acte", ce qui clos cette première partie.

C’est Yassine Atar que nous entendons aujourd’hui. Dans le dossier, il lui est reproché d’avoir détenu la clé d’un des refuges de Salah Abdeslam après les attentats du 13-Novembre. C’est par ailleurs dans cette planque que les explosifs utilisés pendant les attentats ont été confectionnés. Aux questions du président, l’homme répond volontiers et ne cache pas sa motivation à collaborer pour son interrogatoire, cela contraste avec les précédents accusés. Lorsque le président fait référence à des clés USB retrouvées à son domicile contenant des anasheeds* et des images faisant référence à l’État Islamique l’accusé botte en touche : "Ce n’est pas parce qu’elles ont été retrouvées chez moi qu’elles m’appartiennent, je vendais beaucoup de voitures, parfois on les retrouve à l’arrière (...)." Le président d’insister "On retrouve une autre clé USB avec des photos de vous en vacances…" L’accusé l’interrompt, une nouvelle fois, dans un torrent de paroles, prêt à tout pour se justifier. Avant de faire lecture du procès verbal d’un témoin absent et après une nouvelle interruption de la part de Yassine Atar, le président lance dans un sourire : "Monsieur Atar, je ne sais pas si vous êtes une pipelette mais vous parlez beaucoup !"

Je quitte le Palais à la première interruption, de toute façon je n’arrive pas à suivre les débats aujourd’hui tant mon esprit semble happé par l’extérieur. Peut-être est-ce la fatigue, je ne sais pas.

À demain.

*Les anasheeds (également retranscrit nachîds ou anachîd, sont des chants religieux musulmans. Certains sont utilisés par la propagande d'Al-Qaïda ou de l'organisation Etat islamique.

Dans les couloirs du Palais de Justice de Paris. (DAVID FRITZ-GOEPPINGER POUR FRANCEINFO)

David Fritz-Goeppinger. (FAO WARDSON)

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