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13-Novembre : "Oui, je m'en sors", témoigne une rescapée du Bataclan qui a décidé de revenir vivre à Paris

Après le 13-Novembre, Clarisse s'était installée au Canada, puis à Nantes. Elle revient vivre à Paris. Un retour impensable il y a trois ans, qu'elle gère avec volonté et fragilité.

Article rédigé par Alice Serrano
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Bataclan, à Paris, le 14 novembre 2015, au lendemain d'une attque terroriste.  (AFP)

"Au lendemain des attaques, je suis partie au Canada parce que je ne voulais plus rester en France. Pour moi, c’était le danger", témoigne Clarisse, rescapée de l'attentat du Bataclan. Trois ans après les attaques du 13-Novembre, la jeune femme revient travailler et vivre à Paris. Traumatisée, son cheminement lui faite dire aujourd'hui qu'elle entame "une nouvelle vie".

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Dans quelques jours, Clarisse va déménager et s'installer à Paris où elle va travailler. Elle prend un nouveau poste après une reconversion dans la conception des pages web.

Après s’être cachée quatre heures sous le toit du Bataclan, la jeune femme s’était pourtant juré de ne jamais revenir dans la capitale. Après un séjour d'un an au Canada, Clarisse est revenue en France, à Nantes. "Pour moi, Paris à ce moment-là, il y a deux ans, ce n’était pas possible, poursuit-elle. Et voilà, je pars à Paris... Tout a évolué très vite en trois ans." La jeune femme de 27 ans dit avoir beaucoup réfléchi, personnellement surtout, et avec sa famille. "Il n’y a pas assez d’offres à Nantes. Je me suis dit lance-toi, c'est le métier que tu as envie de faire, ça te passionne, va à Paris", confie-t-elle.

Une fragilité admise et gérée

Clarisse va mieux, mais se sent fragile. Dans sa recherche d’appartement, un critère était impératif, celui d'être située non loin de son lieu de travail. "C’est quelque chose d’un peu compliqué, le métro, explique-t-elle. Je suis assez stressée. J’ai toujours un peu l’impression que des terroristes armés vont arriver dans la rame. Je préfère être sereine et pouvoir marcher jusqu’à mon travail."

Peu à peu, Clarisse a renoué avec sa passion, la musique, les concerts auxquels elle assiste toutes les semaines. La musique salvatrice agit aujourd’hui comme une thérapie. "Je suis résiliente. Ce ne sont pas des conneries quand les gens disent que le temps panse les blessures et l’horreur qu’on a pu vivre. Oui, c’est vrai, ça va mieux, oui, je m’en sors, témoigne la jeune femme. Ce n’était pas gagné il y a deux ans. J’étais en déprime intense. Là, je viens de signer pour un emploi, je pensais que je n’étais plus bonne à rien. J’ai l’impression de recommencer une nouvelle vie."

Une vie que vont rythmer à nouveau des concerts parisiens confidentiels dans des bars. Le Bataclan, il n’en est pas question pour le moment.

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