Attentats : la nouvelle médaille pour les victimes du terrorisme irrite des proches
La "médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme" agace également plusieurs anciens combattants.
La nouvelle "médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme", qui devrait voir le jour à l'automne, pose déjà problème. Des proches des victimes des attentats estiment qu'il s'agit d'une "breloque", alors qu'ils réclament des aides concrètes de l'Etat, rapporte Le Figaro, dimanche 4 septembre.
"Il fallait trouver un symbole nouveau"
Les victimes des attentats de janvier 2015 ont reçu la Légion d'honneur à titre posthume. "Continuer à décerner la Légion d'honneur allait dénaturer cette distinction, qui récompense un acte de bravoure, explique Guillaume Denoix de Saint Marc, responsable de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), au Figaro. Il fallait donc trouver un symbole nouveau."
Les familles des victimes des attentats de novembre pourront désormais demander à ce que la "médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme", créée par décret le 12 juillet dernier, soit décernée à leurs proches.
"J'ai perdu ma fille, je ne vois pas ce que peut m'apporter cette breloque, estime toutefois Georges Salines, président de l'association 13 novembre. Une médaille est liée à un acte méritant, mais nous, on a subi." La Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs estime, elle, que la "reconnaissance de la nation [...] doit plutôt se manifester par l'effectivité des droits des victimes". "Que les indemnisations se passent sans problème, ce qui n'est pas le cas", insiste le secrétaire général de la Fenvac.
Les anciens combattants heurtés
La médaille créée pour les victimes des attentats irrite également plusieurs anciens combattants, selon Le Figaro. Elle arrive en effet en cinquième position dans l'ordre procédural et "passe avant les croix de guerre, ces décorations pour des faits de guerre", souligne le président de l'Union française des associations de combattants et des victimes de guerre (Ufac).
Selon la sénatrice (UDI-UC) Nathalie Goulet, cette nouvelle médaille "donne une priorité aux victimes passives par rapport aux femmes et hommes qui ont combattu pour la France". L'Ufac a indiqué qu'elle porterait le dossier devant le ministre de la Défense.
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