Les habitants de Saint-Denis délogés après l'assaut du Raid, en novembre 2015, réclament une reconnaissance
Un an après l'assaut du Raid contre un immeuble de Saint-Denis, le 18 novembre 2015, plusieurs habitants ne sont toujours pas relogés. Me Claudette El Eini, invitée de franceinfo, jeudi, représente certaines de ces familles, elle souhaite qu'elles puissent bénéficier du statut de victimes du terrorisme.
Il y a un an, le 18 novembre 2015, le Raid donnait l'assaut dans un immeuble de Saint-Denis, où se trouvaient des suspects des attentats du 13-Novembre. Après l'opération, les 88 habitants de l'immeuble ont dû quitter leurs appartements. Parmi eux, 37 sont toujours hébergés par le Samu social. Ils réclament le statut de victimes du terrorisme. Me Claudette El Eini, invitée de franceinfo, représente certaines de ces familles.
franceinfo : Qu'est-ce qui changerait pour les familles, si elles étaient reconnues comme victimes du terrorisme ?
Claudette El Eini : Elle n'ont eu aucune reconnaissance, aucune marque de compassion, aucun soutien. Les indemnités qu'elles toucheraient seraient sans commune mesure avec celles qui sont proposées par la Chancellerie. On aurait dû leur accorder un statut clair et précis. Une famille de quatre personnes n'a reçu que 250 euros au titre d'une indemnisation. Ils ont tout laissé dans leur appartement : mobilier, effets personnels, papiers d'identité...
J'ai décidé de me constituer partie civile devant le juge antiterroriste de Paris et j'ai saisi le Fonds de garantie des victimes de terrorisme. J'attends de voir ce que mon action va donner.
Certains souffrent-ils d'un préjudice moral ?
La Chancellerie proposerait 3 500 euros par adulte et beaucoup moins pour les enfants pour le préjudice moral. Ils osent prétendre que cela inclurait un préjudice exceptionnel Les indemnisations sont complètement différentes selon que c'est la Chancellerie qui les prend en charge ou le Fonds de garantie des victimes de terrorisme. Dans le second cas, ils peuvent toucher bien plus. Un préjudice spécifique pour "fait exceptionnel de terrorisme" peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Certains ont-il pu reprendre le travail ?
Ma cliente a arrêté le travail après les faits. Elle se trouvait dans un état de prostration et de délabrement maximum. Quand elle a repris le travail, elle avait des épisodes de pleurs et devait se soustraire à la vue des clients et des collègues. Son mari a vu son diabète s'aggraver et sa mère a connu des problèmes de thyroïde. Les problèmes psychologiques sont devenus somatiques.
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