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Procès du 13-Novembre : le commissaire de la BAC qui a tué un terroriste du Bataclan attendu à la barre

L'un des héros du 13 novembre 2015 s'exprime ce mercredi au procès des attaques. Ce commissaire de la BAC de nuit, entré au Bataclan en compagnie de son chauffeur, avait neutralisé l'un des kamikazes et permis d'interrompre le massacre en cours. 

Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La salle du Bataclan le 13 novembre 2019, quatre ans après les attentats à Paris et Saint-Denis (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

C'est la première fois qu'il apparaîtra en public pour prendre la parole, au Palais de justice de Paris, pour le procès du 13-Novembre. Chef adjoint de la BAC de nuit à Paris, ce commissaire a fuit les caméras depuis six ans. Mais, peu après les attaques, il avait choisi le micro de franceinfo pour raconter son intervention au Bataclan, le soir du 13 novembre 2015. Ce soir-là, il était de permanence pour la BAC75N. Il était en route pour le Stade de France quand il s'est dérouté vers la salle de concert, prise d'assaut par un trio de jihadistes armés de kalachnikovs. Et sans attendre les renforts, il décide d'intervenir avec son chauffeur, policier lui aussi : "Je me suis avancé au niveau d'une petite main courante, expliquait-il à franceinfo en novembre 2015, le long d'une colonne à côté du bar, pour pouvoir prendre appui et pouvoir stabiliser ma visée. Et puis, on engage le tir immédiatement. Moi, je tire quatre fois, mon équipier tire deux fois, et il [un terroriste] s'écroule au sol en gémissant. Et puis, dans la foulée, une explosion surgit."

Avec leurs armes de poing, le commissaire et son chauffeur viennent de tuer Samy Amimour, dont la ceinture a explosé. Les deux autres terroristes font feu, les deux policiers doivent se replier. 

"On avait décidé avec mon équipier, qu'on ne quitterait pas les lieux, qu'on ne laisserait pas ces gens. J'étais persuadé de mourir avec mon équipe ce soir-là."

Le chef adjoint de la BAC75N

à franceinfo

En tuant Samy Amimour, le commissaire divisionnaire et son chauffeur interrompent le massacre du Bataclan. Ce que l'on sait moins, c'est qu'une quinzaine de policiers de la BAC75 N ont répondu à son appel et l'ont rejoint dans la salle avant l'arrivée du gros des forces de la BRI, toujours en train de se préparer. Malgré les risques, un équipement peu adapté, ces policiers de la BAC ont formé une colonne et se sont déployés dans le Bataclan pour évacuer les otages valides.

Ils veulent être reconnus comme victimes

Ignorés des médias, pas invités à la cérémonie d’hommage aux victimes dans la cour des Invalides, ces policiers n'apparaissent pas non plus dans la procédure judiciaire. Cinq d'entre eux ont donc décidé de se porter partie civile. "Notre objectif dans ce procès, explique leur avocat Hector Bernardini, c'est d'abord, parce qu'ils sont psycho-traumatisés, parce qu'ils souffrent tous individuellement de syndrome post-traumatique, que leur statut de victime soit reconnu au même titre que les intervenants de la BRI, au même titre que les pompiers et les services d'urgence qui sont venus porter secours aux rescapés du Bataclan et à toutes les victimes"

Certains de ces policiers oubliés de l'histoire des attentats réclament aussi la protection fonctionnelle, un statut qui vient de leur être refusé. Dans un courrier consulté par franceinfo, la préfecture de police de Paris estime que ces primo-intervenants n'ont pas été personnellement confrontés aux terroristes ou à une quelconque attaque.

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