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Attaques dans l'Aude : le tireur a acquis la nationalité française en 2004, et non en 2015

La chaîne BFMTV avait dans un premier temps affirmé que le terroriste avait été naturalisé en 2015, soit un an après avoir été fiché S en raison de sa radicalisation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Radouane Lakdim, âgé de 26 ans, a été abattu par le GIGN vendredi 23 mars 2018 à Trèbes (Aude), après avoir tué 4 personnes. (AFP)

Non, Radouane Lakdim n'a pas obtenu la nationalité française après avoir été fiché S en raison de sa radicalisation. Né au Maroc le 11 avril 1992, le terroriste qui a tué quatre personnes et blessé 15 autres avant d'être abattu par le GIGN vendredi 23 mars dans un supermarché Super U de Trèbes (Aude), a été naturalisé en 2004 car son père était devenu français, a affirmé une source proche de l'enquête à franceinfo. Il a été fiché S "en raison de ses liens avec la mouvance salafiste" à partir de 2014, selon le procureur François Molins.

Les premières informations qui ont circulé au sujet de Radouane Lakdim vendredi ont été plus confuses. Dans son édition du soir (vidéo à partir de 17 minutes et 14 secondes), BFMTV affirmait ainsi que "selon [ses] informations", le terroriste avait obtenu sa carte d'identité française en 2015.

Aucun "signe précurseur" d'un passage à l'acte

Ces affirmations ont provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux. Outre la journaliste du Figaro Magazine Judith Waintraub, des élus locaux du Front national et de Debout la France se sont ainsi offusqués qu'un homme dont la radicalisation était connue ait pu accéder à la nationalité française. 

Cette information a donc depuis été démentie, mais continue de circuler sur les réseaux sociaux ainsi que sur des sites internet proches de l'extrême droite.

Radouane Lakdim était connu de la justice pour des faits de droit commun. Il a notamment été condamné en 2011 à une peine d’un mois de prison avec sursis pour port d’armes prohibé, puis le 6 mars 2015 à un mois d’emprisonnement pour usage de stupéfiants et refus d’obtempérer. Il a purgé sa peine en août 2016 à la maison d’arrêt de Carcassonne.

En 2016 et 2017, il a de nouveau été suivi par les services de renseignement, qui n'ont décelé aucun "signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste", selon François Molins. Sa surveillance a alors été arrêtée.

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