Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : jusqu'à onze ans de prison requis contre les sept accusés
Des peines allant jusqu'à 11 ans de prison ont été requises, mardi 20 février, à l'encontre des sept accusés jugés depuis cinq semaines devant la cour d'assises spéciale de Paris au procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, qui ont fait quatre morts en 2018.
Le 23 mars 2018, Radouane Lakdim, petit délinquant radicalisé de 25 ans, avait "lâchement et par surprise", selon l'avocate générale Alexa Dubourg, abattu un homme sur un lieu de rencontre homosexuel à Carcassonne, puis tiré sur des policiers faisant leur footing, avant de poursuivre son périple meurtrier au magasin Super U de la ville voisine de Trèbes.
Là, celui qui se revendiquera de l'organisation Etat islamique avait "en guise de combat", "lâchement et par surprise", a répété la magistrate, tué à bout touchant un salarié et un client. Il avait ensuite pris en otage une caissière avant de croiser "l'héroïsme, l'honneur, la bravoure" du gendarme Arnaud Beltrame, mortellement blessé après s'être substitué à l'otage. Radouane Lakdim a été tué dans l'assaut des forces de l'ordre.
Aucun des accusés n'est jugé pour "complicité", l'enquête ayant montré que Radouane Lakdim avait agi seul. Cinq des accusés, âgés de 24 à 35 ans, sont ainsi jugés pour "association de malfaiteurs terroriste", deux autres pour des délits connexes.
Onze ans requis contre la petite amie de l'assaillant
La peine la plus lourde, onze ans de réclusion criminelle, a été requise à l'encontre de Marine Pequignot, la petite amie de l'assaillant, âgée de 18 ans à l'époque des faits. Après deux ans de détention, elle comparaissait libre et n'est plus radicalisée, selon les professionnels.
Mais celle qui, au moment de son arrestation, avait crié "Allah akbar" – un "réflexe", avait-elle justifié –, avait "vu" les armes de Radouane Lakdim, ses vidéos jihadistes sur les réseaux sociaux, connaissait les "cibles" qu'il envisageait de viser... Elle n'a pourtant jamais alerté du danger qu'il pouvait représenter.
Dix ans de réclusion criminelle ont par ailleurs été requis contre Samir Manaa, 28 ans, "l'ami de tous les jours" de Lakdim, qui avait "pleine conscience" de son "engagement jihadiste", même "s'il ne le partageait pas", a déclaré la seconde avocate générale Aurélie Valente. Quinze jours avant l'attentat, il avait fait "un mauvais choix" aux "conséquences tragiques" en accompagnant son ami acheter le poignard de chasse qui blessera mortellement Arnaud Beltrame.
Des peines d'un an de prison, dont quatre mois avec sursis, à huit ans de prison ont été demandées à l'encontre des autres accusés.
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