Attaque de Nice : depuis 2012 “la France est attaquée, c’est une véritable guerre”, estime David Le Bars
Le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale appelle à "faire corps, garder du sang-froid, mais ouvrir les yeux".
"On est au pied du mur", estime sur franceinfo David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, après l’attaque au couteau qui a fait trois morts, jeudi 29 octobre à Nice. Le syndicaliste policier appelle à "ouvrir les yeux" : "c’est une véritable guerre".
"On est dans une période très compliquée où il va falloir à la fois tous faire corps, garder du sang-froid, mais ouvrir les yeux", indique David Le Bars, qui évoque des actes atroces, barbares. "En France, aujourd'hui, en 2020, des gens sont égorgés ou décapités par ceux qui ont décidé de commettre l'impensable."
Aujourd'hui, on est au pied du mur
David Le Barsà franceinfo
Pour le représentant du SCPN, certains ont oublié "un peu vite", l’attentat contre le père Jacques Hamel, en juillet 2016. "Souvent les Français entendent que 20, 25 ou 30 attentats ont été déjoués, et puis, quand ils sont commis, on ouvre les yeux et on se rappelle avec effroi que depuis 2012, depuis Mohamed Merah, la France est attaquée, c’est une véritable guerre."
David Le Bars évoque également une période grave, "d’attaque sur les symboles de la République, sur nos concitoyens, sur les forces de l’ordre. On est dans une période très compliquée où celles et ceux qui ont cautionné toute forme de violences doivent absolument faire corps derrière nos institutions." Se refusant à donner des noms, il cible notamment des élus politiques, "dont certains produisent encore des propos ambigus, si ce n’est totalement déplacés, sur les réseaux sociaux, en cherchant dans les causes du mal, une réponse trop ferme de l’État."
On ne peut pas rester cloisonnés, chacun dans son métier
David Le Barsà franceinfo
Pour le syndicaliste, ce qui est aujourd’hui remis en cause, "c'est à la fois une chaîne pénale, c'est aussi une chaîne sociale, c'est peut-être même une chaîne médicale, les frontières entre la psychiatrie et l'extrémisme, tous ces sujets-là doivent être décloisonnés pour nous permettre de faire face à l'ennemi." Il estime qu’il faut permettre aux différents acteurs, pas seulement aux policiers, de faire face à ces menaces. "Derrière cette attaque de ce matin, il y a peut-être un sujet d'accueil, peut-être un sujet de droit d'asile, peut-être un sujet d'exclusion, peut-être un sujet de multi-réitération, on verra quand l'individu sera identifié, mais il faut impérativement que les différentes institutions censées faire face à ces attaques, puissent travailler de façon décloisonnée, jusqu’à la frontière médicale. Il faut que l’on se mette en ordre de bataille."
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