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Vidéo Enseignant décapité : "Un palier a été franchi", estime le coordonnateur de l'antiterrorisme Laurent Nuñez

Publié Mis à jour
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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Selon Laurent Nuñez, le fait qu'un attentat vise un enseignant en raison de sa profession est particulièrement grave.

"Un palier a été franchi", a estimé ce dimanche sur franceinfo Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, après la décapitation d'un enseignant vendredi 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

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"Un palier a été franchi pour trois raisons, a-t-il détaillé. La qualité de la victime, qui a été manifestement ciblée parce qu'enseignant, parce qu'il a exercé le droit absolu d'une liberté d'enseigner, d'une liberté d'expression et il a été ciblé pour cela", a souligné Laurent Nuñez, faisant un parallèle avec "le terrible attentat de Magnanville, qui avait ciblé des policiers, frappés à leur domicile".

"La deuxième raison, c'est la barbarie de l'acte, on est vraiment dans l'essence même de ce qu'est la définition du terrorisme, c'est-à-dire un acte qui vise à semer des troubles graves à l'ordre public par la terreur, avec le procédé utilisé : la décapitation, une mise en scène, une vidéo postée", a-t-il poursuivi.

"Et puis la troisième raison c'est qu'on peut penser qu'au moins indirectement, une polémique initiée par un parent d'élève et dirigée contre cet enseignant, une polémique politique qui visait à dénoncer ce qu'était la République française, ce qu'était l'enseignement dans les écoles de la République française, on peut penser que cette polémique a conduit à cet acte terroriste", a expliqué le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

Parmi les onze personnes placées en garde à vue figure un père d'élève du collège qui, selon le procureur national antiterroriste, s'était indigné sur les réseaux sociaux que l'enseignant ait montré des caricatures de Mahomet "nu" dans la classe de 4e de sa fille.

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