Attentat à Strasbourg : "Nous savons qu'il y a dans le département un phénomène non négligeable de radicalisation"
Deux jours après l'attentat de Strasbourg, Philippe Meyer s'est exprimé sur franceinfo. Le vice-président du Conseil départemental du Bas-Rhin évoque notamment la question de la radicalisation dans le département.
L'enquête progresse après la fusillade de Strasbourg mardi 11 décembre. Une importante opération policière a eu lieu jeudi 13 décembre dans le quartier du Neudorf au sud de la ville. Il n'y a pas eu de nouvelles interpellations. Le tireur Cherif Chekatt est toujours recherché. La question de la radicalisation dans le département est posée.
"Nous avons été amenés à observer ce phénomène dans le département du Bas-Rhin", a expliqué sur franceinfo Philippe Meyer, vice-président du Conseil départemental, en charge de l’enfance, de la famille et de l’éducation, membre du Comité départemental de prévention de la radicalisation.
franceinfo : Le département du Bas-Rhin est-il particulièrement concerné par la radicalisation ?
Philippe Meyer : Nous ne pouvons malheureusement que constater ce triste phénomène. Nous savons qu'il y a dans le département du Bas-Rhin un phénomène non négligeable sur la métropole de Strasbourg et sur des communes secondaires du département. Au sein de la cellule de répression de la radicalisation sous le contrôle du préfet, avec les maires des communes concernées, nous avons été amenés à observer ce phénomène.
Combien de personnes sont concernées ?
Il est difficile de le dire. Ce sont des éléments confidentiels. Ce que nous faisons au sein de cette cellule de répression de la radicalisation qui associe les communes concernées, le département, la région, l'État, la justice, c'est d'échanger des informations et des pratiques. Nous savons qu'il y a aussi quelques jeunes de la région qui sont présents en Irak et en Syrie et qui sont particulièrement suivis.
Ce phénomène touche-il tout le département ou seulement Strasbourg et son agglomération ?
C'est plutôt sur l'agglomération strasbourgeoise, mais nous savons, il y a eu des exemples, qu'il y a aussi une personne qui vient de l'extérieur de l'agglomération. Donc, le phénomène n'est pas purement lié à Strasbourg. C'est vrai aussi que nous sommes sur une frontière avec le meilleur et le pire. Le meilleur, c'est l'économie et la culture avec l'Allemagne, un grand pays où il existe également des personnes radicalisées dans des grandes villes comme Francfort et il peut y avoir des liens.
Votre comité avait-il déjà entendu parler de Cherif Chekatt ?
Non, parce que nous sommes amenés à évoquer des situations, des échanges de pratiques, mais nous n'évoquons pas l'identité. Une revendication de beaucoup de maires et de collectivités, c'est que l'on puisse connaître l'identité des fichés S dans nos communes. C'est un sujet qui n'a pas encore été tranché, mais c'est vrai que, par rapport à ce qu'il vient de se passer, il ne serait peut-être pas inutile d'avoir une meilleure vision du profil de ces personnes.
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