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Attentat à Strasbourg : qui sont les victimes de la fusillade meurtrière ?

L'attaque, mardi soir, dans le centre-ville de Strasbourg, a fait cinq morts, une victime en état de mort cérébrale et 11 blessés, dont quatre grièvement. Nous avons pu rassembler des informations sur certaines de ces victimes.

Article rédigé par franceinfo
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Un homme allume une bougie en hommage aux victimes d'une fusillade dans le centre-ville de Strasbourg, le 12 décembre 2018.  (PATRICK HERTZOG / AFP)

Le bilan provisoire de l'attentat perpétré dans le centre-ville de Strasbourg, mardi 11 décembre dans la soirée, continue de s'alourdir. Le parquet de Paris a annoncé la mort d'une cinquième victime, dimanche 16 décembre. Onze personnes sont blessées, dont quatre grièvement. 

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Les personnes blessées sont majoritairement françaises, mais quelques étrangers ont également été frappés, a expliqué à franceinfo le chef de service des urgences-Samu de Strasbourg, Pascal Bilbault. Elles sont âgées de 20 à 70 ans, a-t-il ajouté. La plupart des blessés sont pris en charge à l'hôpital de Hautepierre, à Strasbourg. Les autres sont actuellement soignés au sein du nouvel hôpital civil, ainsi qu'aux urgences de la clinique Sainte-Anne.

Le principal suspect de l'attentat, Chérif Chekatt, a été abattu par des policiers, jeudi soir à Strasbourg. Voici les informations que nous avons pu obtenir sur une partie des victimes, tuées ou grièvement blessées.

Un Strabourgeois de 36 ans, atteint d'une balle dans le front

Surnommé par ses amis "Bartek", Barto Pedro Orent-Niedzielski, un Strasbourgeois de 36 ans d'origine polonaise, est mort dimanche soir. C'est la cinquième victime de l'attentat. Atteint d’une balle dans le front, il est resté cinq jours dans le coma.

"Mon frère Barto Pedro Orent-Niedzielski vient de nous quitter. Il vous remercie pour votre amour et pour la force que vous lui avez apportée", a écrit sur Facebook, son frère. 

Bartek vivait à Strasbourg depuis vingt ans. Il était notamment responsable d'animations au sein d'un festival européen de bande dessinée et couvrait comme journaliste les sessions plénières du Parlement européen à Strasbourg. De très nombreux hommages lui sont adresssés, lundi matin, à l'image des visites qu'il a reçues à l'hôpital. "La chambre du jeune homme n’a pas désempli, pendant deux jours et demi, en dépit des horaires et des contraintes du service de réanimation", écrit Le Monde.

Un journaliste italien âgé de 45,  touché à la tête, près du cou

La quatrième victime est un jeune journaliste italien, Antonio Megalizzi, 28 ans, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources du ministère italien des Affaires étrangères.

Dès mardi soir, l'état d'Antonio Megalizzi est apparu comme étant très grave, le jeune homme ayant été touché à la tête, près du cou et ne pouvant pas être opéré. Il se trouvait dans un coma artificiel depuis, selon les médias italiens.

Il était originaire de la région de Trente (nord-est) et se trouvait à Strasbourg pour couvrir l'assemblée plénière au Parlement européen pour Europhonica, un réseau de radios associatives.

"Cette nouvelle m'attriste beaucoup. Antonio avait la passion de l'Europe. Mes pensées et mon affection vont à sa fiancée et à sa famille. C'était un garçon qui semblait plein de vie d'après ce qu'on m'a raconté", a réagi le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte depuis Bruxelles où il a participé au sommet européen.

Un Thaïlandais de 45 ans, tué d'une balle dans la tête

Selon les informations de France 3 Grand Est, un Thaïlandais né en 1973 est l'une des victimes de la fusillade. Cet homme est mort d'une balle dans la tempe rue des Moulins, selon la chaîne. D'après le journal anglophone Bangkok Post (en anglais), la victime s'appelle Anupong Suebsaman. Ce dernier se promenait dans le marché de Noël avec sa femme, lorsqu'il a été atteint par une balle tirée par l'assaillant. D'après le quotidien, le couple était arrivé la veille en France. Anupong Suebsaman est mort à la suite de ses blessures. 

Un Strasbourgeois de 61 ans tué à la sortie d'un restaurant

D'après France 3, la deuxième victime est Pascal Verdenne, un Strasbourgeois né en 1957. L'homme est mort rue des Chandelles, dans le quartier de la petite France, d'après la chaîne. Selon le témoignage d'un serveur où l'homme passait la soirée, il venait de régler la note et de sortir du restaurant quand il a été tué. "J’ai entendu une détonation. J’ai pensé que c’était le tableau du restaurant qui tombait à l’extérieur. (...) Au moment où je sortais, j’ai vu un des clients tomber à terre et un homme partir en courant dans les rues en parallèle", a raconté le serveur à franceinfo. France 2 précise qu'il était un ancien salarié d'une banque de Strasbourg. Sa femme et son fils se trouvaient dans les toilettes du restaurant au moment du drame. 

En fin d'après-midi, lui et sa compagne étaient allés entendre les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme parler de l’ouvrage Inch’Allah, l’islamisation à visage découvert, à la Librairie Kléber. Ils avaient ensuite rejoint le restaurant à quelques centaines de mètres pour boire un verre, selon Les Dernières Nouvelles d'Alsace.

Un garagiste afghan tué d'une balle dans la tête

Selon France 3, une autre victime de l'attentat est Kamal Naghchband, garagiste strasbourgeois âgé de 45 ans et d'origine afghane. L'homme était déjà en état de mort cérébrale après avoir été touché à la tête dans la rue des Grandes Arcades, mardi, sous les yeux de sa femme et de ses trois enfants. "Il allait juste se promener au marché de Noël. Dans la joie et la bonne humeur. Il ne pouvait pas se douter qu’il n'en reviendrait pas", a confié Amini Ajmal, son cousin auprès de France 3 Grand Est

Kamal Naghchband sera inhumé au cimetière musulman de Strasbourg Meinau. L'office funéraire aura lieu vendredi 14 décembre à la Grande Mosquée Eyyûb Sultan de Strasbourg. Selon Eyup Sahin, président régional de l'association islamique Milli Gorus contacté par franceinfo, le fidèle "était hier en promenade en famille au marché de Noël" de Strasbourg. "Sa femme et ses enfants sont indemnes." Père de deux enfants, Kamal Naghchband "louait depuis deux ans un garage automobile, dont le local appartient à la mosquée", poursuit Eyup Sahin. "Je le voyais tous les jours, c’était quelqu’un de très sympathique, de souriant, qui faisait du bien aux gens. On est en état de choc."

Un journaliste italien, grièvement blessé

Selon plusieurs médias italiens, dont La Repubblica (en italien), le journaliste italien Antonio Megalizzi, âgé de 28 ans et originaire de la région de Trente, dans le nord-est du pays, fait partie des blessés. Il travaille pour la radio Europhonica à Strasbourg. Joint par franceinfo, le ministre des Affaires étrangères italien confirme qu'un citoyen italien fait partie des blessés de l'attaque de Strasbourg. "Sa situation est critique", ajoute le ministère, sans donner davantage de précisions. 

La radio Europhonica a confirmé, mercredi après-midi sur Twitter, que le journaliste "est hospitalisé et en grande difficulté". 

Un journaliste français, grièvement blessé

Selon Europhonica, un second journaliste, membre de l'équipe française de la radio, a également été "grièvement blessé" dans l'attaque. Cette personne a, comme son confrère italien, été hospitalisée, précise la radio sur Twitter. 

Deux Français habitant les Vosges, blessés par balles

Parmi ces personnes blessées, L'Est Républicain recense également deux victimes originaires des Vosges. D'après le quotidien, un Vosgien a reçu des éclats de balle dans la nuque, alors qu'il était à la terrasse du café Les savons d'Hélène avant d'y donner un concert. Grièvement blessé, il est en réanimation et s'est réveillé jeudi matin, a indiqué son père à Vosges Matin. 

Une jeune femme de 18 ans, originaire de Moyenmoutier (Vosges) a également été blessée au niveau du bras, confirme à franceinfo Pascal Guy, le maire de Moyenmoutier. Elle n'est plus en danger après une opération, précise-t-il. La victime a été blessée près du commerce de ses parents, rue des Orfèvres à Strasbourg. "Une de mes salariées m'a téléphonée pour me dire que Jeanne s'était fait tirer une balle dans le bras", témoigne auprès de France Bleu sa mère, Christelle Lorho. "C'était un carnage total devant la boutique. Le gars a tiré sur quelqu'un, ils ont pris la fuite et il les a poursuivis vers la place du Marché-Neuf. C'est là qu'il a tiré la balle sur Jeanne, explique-t-elle. L'état psychologique est terrible pour notre fille et nos salariés." 

Une jeune femme de 20 ans originaire de Metz blessée dans le dos 

Une étudiante de 20 ans prénommée Lola, originaire de Metz (Lorraine), était à Strasbourg pour quelques jours avec son ami. Son père a indiqué au Républicain Lorrain que sa fille et son ami se sont retrouvés face à l'assaillant et, quand ils se sont retournés et ont pris la fuite, la jeune femme a reçu une balle dans le dos, sous l'aisselle.

En attendant les secours, son ami lui fait des points de compression. La jeune femme ne perd pas conscience et compose le numéro de ses parents sur son portable : "Papa, maman, je viens de recevoir une balle", leur souffle-t-elle, rapporte Le Républicain Lorrain. Le temps que les secours arrivent, ses parents la gardent au bout du fil, pour qu'elle tienne et ne perde pas connaissance. Lola a été opérée, et son pronostic vital n'était plus engagé mercredi soir, a confirmé son père au Républicain Lorrain. 

L'essentiel sur l'attentat à Strasbourg

• RECIT. "Il a tiré encore, encore et encore" : à Strasbourg, un homme armé sème la mort en plein centre-ville >> à lire ici

• Traque du suspect, réactions... Suivez notre direct >> à lire ici

• Qui est Chérif C., l'auteur présumé de l'attentat ?  >> à lire ici

• Pourquoi franceinfo n'a pas encore diffusé la photo et le nom du suspect  >> à lire ici

• VRAI OU FAKE. Attentat à Strasbourg : les théories du complot se multiplient sur des groupes Facebook de "gilets jaunes" >> à lire ici

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