Pédopornographie et terrorisme en ligne : plus de 82 000 demandes de retrait de contenus en 2022
Il y a eu 82 754 demandes de retrait de contenus pédopornographiques et terroristes en ligne en 2022, a appris mardi 18 avril franceinfo auprès de l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel (ex-CSA). Cela représente moins de demandes qu'en 2021 lorsqu'elles avaient triplé par rapport à 2020, passant de 50 000 à 133 000. Adressées aux sites où se trouvent ces contenus illicites, ces demandes sont faites par la plateforme de signalement en ligne Pharos, l'office composé de policiers et gendarmes.
Depuis un an, après la Cnil, c'est l'Arcom qui est chargé de vérifier si ces demandes de retrait ou de blocages de sites ne sont pas abusives. Et, selon les chiffres fournis par l'Arcom, seulement trois de ces demandes ont été jugées abusives par l'autorité de contrôle, trois contenus retirés car qualifiés de terroristes par la plateforme Pharos dans un premier temps.
5 000 contenus illicites examinés chaque semaine
En 2022, dans plus de huit cas sur dix, les demandes de retrait concernaient des contenus pédopornographiques. Mais par rapport à 2021, le nombre de contenus terroristes progresse. La majorité des contenus à caractère terroriste "émanent d'organisation terroristes d'obédience jihadiste, avec des productions soignées élaborées et suivies dans le temps, avec une diffusion périodique", écrit l'Arcom dans son bilan chiffré, avant d'ajouter : "Une minorité des contenus est publiée par des particuliers".
Depuis un an, Laurence Pécaut-Rivolier, conseillère à la Cour de cassation et membre de l'Arcom, est chargée de contrôler ces demandes de retrait. Elle doit vérifier si ces demandes de retrait ou de blocages de sites ne sont pas abusives. Avec son équipe, composée de 12 personnes de l'Arcom, toutes volontaires, elle examine environ 5 000 contenus illicites en quatre heures en moyenne, une fois par semaine.
Un suivi psychologique pour l'équipe en charge des retraits
Laurence Pécaut-Rivolier insiste sur l'importance de détecter. "En pédopornographie ceux qui consomment les images, sont aussi souvent des gens qui passent à l'acte", juge-t-elle auprès de franceinfo. En matière de terrorisme, selon cette conseillère de la Cour de cassation, "l'objectif [avec ces contenus] est de recruter" de nouveaux membres. Vu l’extrême violence des contenus visionnés par l’équipe de l’Arcom, cela nécessite un suivi psychologique pour cette équipe, d’après Laurence Pécaut-Rivolier.
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