Policiers tués à Magnanville : "Aujourd'hui, on ne célèbre pas la mort mais on célèbre la vie"
Au soir du 13 juin 2016, un policier et sa compagne sont assassinés à Magnanville par un homme se revendiquant du groupe terroriste État islamique. Un an après, leurs proches ont appris à vivre avec ce drame. Ils se sont confiés à franceinfo.
Il y a un an jour pour jour, au soir du 13 juin 2016, un couple de policiers était assassiné à Magnanville par un homme de 25 ans se revendiquant du groupe terroriste État islamique. Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tous deux agents de police dans les Yvelines, ont été attaqués et tués à leur domicile, devant leur fils alors âgé de trois ans. Après s'être retranché dans la maison, l'assaillant, Larossi Abballa, a été abattu par le Raid.
Une grande solidarité et l'espoir d'un monde meilleur
Un an après ce drame, il n'y a pas de rancoeur dans les paroles du père de Jean-Baptise Salvaing. Nous l'avons rencontré lors d'un hommage rendu par des policiers dans les Yvelines la semaine dernière. Aujourd'hui, Jean-Paul Salvaing "relativise beaucoup", nous dit-il. "Beaucoup de gens souffrent dans d'autres pays, notamment en Syrie, et aussi en France avec les attentats. On pense beaucoup à tous ces gens-là. Nous, on considère qu'on a été aidés. C'est quelque chose que nous avons découvert depuis un an, cette grande solidarité du milieu, de la justice, de la police, de la gendarmerie", explique-t-il.
Ce qui aide les proches du couple à tenir "c'est aussi une notion d'humilité devant la fragilité de la vie peut-être, et à la fois, aussi paradoxal que ça puisse paraître, une grande espérance", poursuit le père de Jean-Baptiste Salvaing.
On est dans l'espérance, je crois qu'on va aller vers du mieux, en tous cas je l'espère. C'est peut-être utopique mais l'utopie fait aussi partie de la vie.
Jean-Paul Salvaingà franceinfo
Depuis un an, les proches des deux agents de police assassinés ont notamment pu compter sur le soutien de l'association Orphéopolis, ex-orphelinat mutualiste de la police nationale. Le petit garçon de 4 ans est suivi par Orphéopolis, tout comme son demi-frère âgé de 12 ans. La mère de Jessica Schneider est elle aussi touchée par cette solidarité. "C'est une grande famille et il faut le savoir", insiste-t-elle.
Les liens sont forts aussi entre les anciens collègues de la police. Georgina a travaillé pendant deux ans avec Jean-Baptiste Salvaing au commissariat des Mureaux. "On a toujours les larmes aux yeux, confie la policière, alors on essaie de remplacer et on rigole à la place. C'est notre façon aussi de faire notre deuil et d'avancer. Aujourd'hui, on ne célèbre pas la mort mais on célèbre la vie."
Pour célébrer la mémoire des deux victimes, une rue à leur nom, Salvaing et Schneider, sera inaugurée mardi à Pézenas, à côté de Béziers, dans la ville d'origine de Jean-Baptiste Salvaing.
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