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Policiers tués à Magnanville : "Aujourd'hui, on ne célèbre pas la mort mais on célèbre la vie"

Au soir du 13 juin 2016, un policier et sa compagne sont assassinés à Magnanville par un homme se revendiquant du groupe terroriste État islamique. Un an après, leurs proches ont appris à vivre avec ce drame. Ils se sont confiés à franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Nicolas Traino
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des fleurs devant la photo de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, assassinés à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, le 13 juin 2016. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Il y a un an jour pour jour, au soir du 13 juin 2016, un couple de policiers était assassiné à Magnanville par un homme de 25 ans se revendiquant du groupe terroriste État islamique. Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tous deux agents de police dans les Yvelines, ont été attaqués et tués à leur domicile, devant leur fils alors âgé de trois ans. Après s'être retranché dans la maison, l'assaillant, Larossi Abballa, a été abattu par le Raid.

Une grande solidarité et l'espoir d'un monde meilleur

Un an après ce drame, il n'y a pas de rancoeur dans les paroles du père de Jean-Baptise Salvaing. Nous l'avons rencontré lors d'un hommage rendu par des policiers dans les Yvelines la semaine dernière. Aujourd'hui, Jean-Paul Salvaing "relativise beaucoup", nous dit-il. "Beaucoup de gens souffrent dans d'autres pays, notamment en Syrie, et aussi en France avec les attentats. On pense beaucoup à tous ces gens-là. Nous, on considère qu'on a été aidés. C'est quelque chose que nous avons découvert depuis un an, cette grande solidarité du milieu, de la justice, de la police, de la gendarmerie", explique-t-il. 

Ce qui aide les proches du couple à tenir "c'est aussi une notion d'humilité devant la fragilité de la vie peut-être, et à la fois, aussi paradoxal que ça puisse paraître, une grande espérance", poursuit le père de Jean-Baptiste Salvaing. 

On est dans l'espérance, je crois qu'on va aller vers du mieux, en tous cas je l'espère. C'est peut-être utopique mais l'utopie fait aussi partie de la vie.

Jean-Paul Salvaing

à franceinfo

Depuis un an, les proches des deux agents de police assassinés ont notamment pu compter sur le soutien de l'association Orphéopolis, ex-orphelinat mutualiste de la police nationale. Le petit garçon de 4 ans est suivi par Orphéopolis, tout comme son demi-frère âgé de 12 ans. La mère de Jessica Schneider est elle aussi touchée par cette solidarité. "C'est une grande famille et il faut le savoir", insiste-t-elle.

Les liens sont forts aussi entre les anciens collègues de la police. Georgina a travaillé pendant deux ans avec Jean-Baptiste Salvaing au commissariat des Mureaux. "On a toujours les larmes aux yeux, confie la policière, alors on essaie de remplacer et on rigole à la place. C'est notre façon aussi de faire notre deuil et d'avancer. Aujourd'hui, on ne célèbre pas la mort mais on célèbre la vie."

Jeudi 8 juin, une course en hommage aux deux policiers assassinés à Magnaville en 2016 était organisée dans les Yvelines par leurs anciens collègues. (NICOLAS TRAINO / RADIO FRANCE)

Pour célébrer la mémoire des deux victimes, une rue à leur nom, Salvaing et Schneider, sera inaugurée mardi à Pézenas, à côté de Béziers, dans la ville d'origine de Jean-Baptiste Salvaing.

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