Fusillade au Musée juif de Bruxelles : où en est l'enquête ?
La justice évoque désormais des assassinats "terroristes".
Le tireur court toujours. L'auteur de la fusillade au Musée juif de Bruxelles (Belgique) n'a toujours pas été identifié, dimanche 25 mai. Un temps porté à quatre morts, le bilan de l'attaque serait en fait de trois morts et un blessé grave, selon le parquet de Bruxelles cité par Le Soir. La justice belge a diffusé des vidéos et des photos de la scène et lancé un appel à témoins. Francetv info fait le point sur l'enquête.
Des images du tireur diffusées par la police
24 heures après la fusillade, la police a mis en ligne trois extraits de vidéos de caméras de surveillance sur lesquels on voit un individu s'approcher du Musée juif, y entrer et, dans le hall, tirer à plusieurs reprises avec une kalachnikov sortie d'un sac noir.
L'homme, qui porte une casquette et des lunettes de soleil, "est de corpulence moyenne, athlétique et se déplace souplement", souligne l'avis diffusé sur le site de la police fédérale.
"Les images ont été analysées toute la nuit. L'auteur était seul, armé et bien préparé", affirme le parquet. Nous sommes toujours à la recherche active de cet auteur."
Selon les premiers éléments communiqués samedi après la tuerie, il est arivé sur les lieux à bord d'une Audi, conduite par un autre homme. La plaque d'immatriculation du véhicule aurait été relevée par un témoin. Selon La Libre Belgique, le tireur aurait ensuite pris la fuite à pieds.
Un appel à témoins pour accélérer les recherches
"A la demande du juge d'instruction, il est demandé à toute personne susceptible d'identifier l'auteur de l'agression mortelle de la rue des Minimes à Bruxelles ou disposant d'informations, de prendre contact avec le numéro 0800/30300", peut-on lire sur le site de la police fédérale.
"La priorité des priorités est de retrouver cet homme. On doit l'arrêter et l'empêcher de sévir", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. "Il faut rassurer les personnes de la communauté juive", a-t-elle ajouté, après avoir renforcé au niveau 4, le plus élevé, la sécurité des synagogues, des écoles et des centres culturels juifs.
La piste terroriste privilégiée
La justice belge a requalifié les faits en "assassinats terroristes". "Le juge, qui avait au départ été saisi pour assassinats (...), a maintenant été saisi de façon complémentaire d'assassinats terroristes", a déclaré au cours d'un point de presse la porte-parole du parquet fédéral, Wenke Roggen.
Confiée dans un premier temps au parquet de Bruxelles, qui avait ouvert une instruction pour "assassinats", l'affaire a été reprise lundi par le "parquet fédéral", compétent pour les faits de terrorisme et ceux ayant des ramifications internationales.
La porte-parole du parquet a confirmé que la personnalité des victimes était "un élément qui est pris en compte". "On n'écarte en ce moment aucune piste", a-t-elle ajouté. "Nous avons demandé à tous nos partenaires de nous fournir des informations", a-t-elle déclaré, interrogée sur une éventuelle collaboration des Israéliens à l'enquête.
Les responsables de la communauté juive en Belgique n'avaient fait état d'aucune menace, même si certains d'entre eux avaient mis en garde contre "le contexte de recrudescence actuelle de l'antisémitisme en Belgique et en Europe", selon le Consistoire central de Belgique. Pour certains, comme le président français François Hollande, le "caractère antisémite" de cette attaque "ne fait pas de doute". Selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, cette elle est le résultat de "l'incitation à la haine permanente" contre les juifs et contre Israël.
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