Un père condamné à cinq ans de prison pour avoir secoué mortellement son nourrisson

Les gestes reconnus "ne peuvent constituer des gestes involontaires et maladroits", a tranché le président lors de la lecture du verdict.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée du tribunal de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, le 7 mars 2024. (ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS / AFP)

Il reconnaissait la "violence" du geste, mais niait avoir voulu "faire du mal" à son fils. La cour d'assises des Hauts-de-Seine a condamné, vendredi 6 décembre, un père à cinq ans de réclusion pour avoir mortellement secoué son nourrisson de deux mois fin février 2019. L'homme a été reconnu coupable de violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans par ascendant, et sera incarcéré à une date ultérieure.

Au cœur du procès, le syndrome du bébé secoué, au sujet duquel les pouvoirs publics ont notamment communiqué lors d'une campagne en 2022. Les gestes reconnus "sont nécessairement guidés par la volonté d'atteindre physiquement l'enfant pour que cessent ses pleurs [et] ne peuvent constituer des gestes involontaires et maladroits", a tranché le président lors de la lecture du verdict.

"Un acte de violence"

Lors de son procès, l'accusé, Nathanaël K., a évoqué la piste un "accident" en raison de "l'accumulation de la fatigue, de l'anxiété, des mauvais choix". L'homme de 43 ans a reconnu "trois ou quatre mouvements" sur une durée entre "cinq et dix secondes", mimant un secouement de haut en bas. Pour l'avocate générale, qui avait requis huit ans de réclusion, il "n'y a eu ni négligence, ni maladresse de la part de l'accusé, [mais] un acte de violence positif qui a conduit à la mort de son enfant".

L'association Action contre les violences infantiles (Avi), cofondée par la mère du bébé tué, avait contribué à cette initiative. "Le verdict rendu ce vendredi soir me fait comprendre que la vie de mon fils Timothée, secoué à mort par son père, ne valait que cinq ans", a réagi Aude Lafitte à l'issue du procès. "Ce que j'entends à travers cette décision, c'est que la vie d'un bébé de deux mois n'est pas considérée en France, en 2024, aussi importante que la vie d'un adulte", a-t-elle ajouté, disant regretter "une tolérance de la société à l'égard de ces violences".

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