Un réseau de faux grands crus français démantelé par la France et l'Italie
Une "vaste coopération judiciaire" entre la France et l'Italie a permis de démanteler un réseau transnational qui vendait du faux vin jeudi 26 septembre, a appris franceinfo auprès du parquet de Dijon (Côte-d'Or), mardi 15 octobre.
Au total, les gendarmeries italiennes et françaises ont "exécuté six mandats d'arrêt européens et 16 perquisitions", annoncent la justice française et la gendarmerie italienne ce mardi. Les suspects sont "susceptibles d'être poursuivis" pour association de malfaiteurs, contrefaçon, escroquerie en bande organisée, travail dissimulé et blanchiment du produit de ces infractions, annonce le parquet de Dijon.
Jusqu'à 15 000 euros la bouteille
"Les interpellations ont eu lieu dans les provinces de Turin, Monza, Cuneo, Rome et Bologne", ajoute la gendarmerie italienne. Toutes les personnes interpellées sont soupçonnées d'appartenir à une "organisation criminelle transnationale de contrefaçon et de commercialisation de bouteilles de vin de très haute qualité".
Parmi ces bouteilles : du vin français, notamment des grands vins de Bourgogne, en particulier de la Romanée-Conti, a appris franceinfo de source proche du dossier. La valeur de certaines bouteilles a été estimée à 15 000 euros par la justice française. Les fausses bouteilles étaient "vendues aux prix du marché à des commerçants peu méfiants ", ajoute la gendarmerie italienne. Au total, les autorités estiment que l'organisation criminelle a vendu pour plus de deux millions d'euros de fausses bouteilles.
Parmi les personnes interpellées, l'un des principaux suspects est un Russe de 40 ans, bien connu de la justice puisque condamné pour les mêmes faits il y a une dizaine d'années. Il avait changé d'identité. "Son action aurait permis la structuration d'une organisation transnationale de contrefaçon", indique le parquet de Dijon.
Un réseau d'imprimeurs
L'interpellation de "la tête du réseau" a eu lieu à l'aéroport de Malpensa, à Milan, alors qu'une transaction était en cours avec "un imprimeur", relate le parquet de Dijon. L'organisation criminelle se servait en effet d'imprimeurs pour réaliser de fausses étiquettes, précisent la gendarmerie italienne et la justice française. Au total, lors des perquisitions menées des deux côtés de la frontière, les autorités italiennes et françaises ont saisi pour près de 2 millions d'euros de biens - des ordinateurs, des composants de bouteille, des téléphones... - pouvant "provenir des infractions dénoncées ou servir au blanchiment de leur produit".
Les investigations se poursuivent en Italie et en France. Le "juge d’instruction dijonnais a déjà mis en examen un ressortissant français pour blanchiment et escroquerie en bande organisée", indique le parquet de Dijon, mardi matin. Quant au suspect russe, il "devrait être présenté prochainement en vue de son éventuelle mise en examen."
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