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"Mur des voleurs" dans une supérette parisienne : "On est en plein dans la délation"

Des photos de clients suspectés d'avoir volé des produits dans le magasin étaient affichées à l'entrée des lieux. Elles ont été retirées.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Le supermarché Carrefour City de la rue de Vaugirard, dans le 15e arrondissement de Paris, lundi 2 mars 2015. (VINCENT MATALON / FRANCETV INFO)

C'est un panneau d'environ un mètre de haut, sur 50 cm de large, à l'entrée du Carrefour City de la rue de Vaugirard, à Paris, qui crée la polémique. Une quinzaine de photos de clients, suspectés d'avoir volé des produits dans le magasin, y sont exposées, comme l'explique Le Parisien lundi 2 mars. En dessous des photos, on peut lire "Vol déo + chocolat tablette 2014", "vol chapon 2013" ou encore "pickpocket". Au-delà de son illégalité, la méthode divise dans la supérette.

Plusieurs clients interrogés par le quotidien se disent en effet "scandalisés" par ce qu'ils jugent être un "mur des voleurs" qui s'apparente à de la "délation". Les employés, eux, défendent l'initiative prise en 2013 face à une multiplication des vols dans les rayons et dans les sacs des clients. "Vous savez, là il y en a quinze, mais des photos comme ça, on pourrait en afficher 3 000", explique un salarié. Cet affichage servirait également à permettre aux vigiles du magasin de repérer des voleurs habituels.

Contactée, la direction de Carrefour s'est désolidarisée de cette méthode, évoquant "un cas isolé" et une initiative prise par le magasin franchisé. Le groupe a donné l'ordre au magasin de retirer le panneau incriminé. Ce qui a été fait. 

"J'ai trouvé ça naze"

Sur place, les clients ont des réactions contrastées devant la polémique. Xavier avait remarqué le panneau lors de ses précédentes emplettes, samedi. "J'ai trouvé ça naze, on est en plein dans la délation", lâche ce jeune quadra. "S'il s'agissait d'alerter les vigiles sur les voleurs potentiels, pourquoi ne pas avoir placardé ces photos dans l'arrière-boutique ?" s'interroge-t-il. Une autre cliente s'arrête rapidement à la sortie du magasin : "Je ne veux pas justifier le vol, mais cette initiative, c'était vraiment exagéré."

Danielle, une septuagénaire qui se rend régulièrement au Carrefour City en voisine, comprend pour sa part les motivations du gérant. "Moi, ce qui me dérange, c'est que l'on vole dans les magasins. A la fin, ce sont les clients honnêtes qui paient le manque à gagner. Donc si cela peut dissuader les voleurs de recommencer, cela ne me dérange pas."

A l'intérieur du supermarché, en revanche, l'ambiance est au business as usual. Les employés, qui ont reçu la visite d'un responsable de la communication de Carrefour, ont pour consigne de ne pas s'exprimer. Mais vérifient quand même le contenu des sacs des clients lors du passage en caisse.

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