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Festival de Cannes : avec "The House That Jack Built", Lars von Trier filme l'obesession jusqu'au malaise

Sept ans après ses propos tenus sur Hitler lui ayant valu d'être écarté du Festival de Cannes 2011, Lars von Trier revient avec un nouveau film : "The House That Jack Built", projeté hors compétition lundi soir.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Matt Dillon dans le rôle de Jack, dans "The House That Jack Built" (Concorde Filmverleih GmbH Distribution)

La dernière fois qu'il était venu à Cannes en 2011, Lars von Trier avait fait beaucoup de bruit en ironisant sur une "sympathie" de sa part pour Adolf Hitler. Le réalisateur danois, Palme d'Or en 2000 avec Dancer In The Dark, était de retour sur la Croisette lundi 14 mai au soir avec la projection hors compétition de son nouveau film, The House That Jack Built. Une plongée sans retenue dans la psyché d'un psychopathe. Un film éprouvant porté par un acteur, Matt Dillon, inquiétant à souhait.

Récit morbide sur fond de David Bowie

Cet ingénieur, qui se rêve architecte, est porté sur l'art, la littérature, il est propre sur lui. Mais Jack est en réalité un théoricien de l'horreur, un esthète du morbide, un tueur en série. Matt Dillon découpe, tranche, égorge, étouffe sans distinction, ce qui vaut quelques scènes difficilement supportables, notamment dans une chambre froide transformée en musée des horreurs.

Mais Lars von Trier ne perd pas le fil de son récit, cousu par le Fame de David Bowie qui revient sans cesse. S'il suit ce personnage, c'est pour en ausculter le cerveau malade : Jack souffre de tocs et doit vérifier dix fois qu'il n'a pas laissé une tache de sang. Une image revient souvent, celle du pianiste canadien Glenn Gould travaillant ses gammes.

Le réalisateur danois ne se cache pas et montre tout, comme par exemple des images d'Hitler qui font penser à une provocation soudaine pour, en réalité, mieux cerner le concept d'extermination de masse. Il montre Jack en homme simple voulant construire sa maison mais il nous mène en réalité vers l'enfer, sur ce terrain dérangeant qui est celui, aujourd'hui comme hier, d'un réalisateur qui s'assume ainsi.

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