Vous nous racontez votre service militaire : "J'ai découvert un monde d'action, d'effort et de solidarité"
Moment charnière pour certains, découverte d'une vocation pour d'autres, le service militaire a marqué les lecteurs qui nous ont raconté, à l'occasion du 14-Juillet, leur passage sous les drapeaux.
Pendant des décennies, il fut un passage obligé pour la plupart des hommes français. Puis, il est devenu un choix. Subi ou choisi, le service militaire a souvent laissé un souvenir impérissable aux appelés et aux engagés volontaires. A l'approche du 14-Juillet, nous vous avons demandé de nous raconter votre passage sous les drapeaux, et c'est souvent avec nostalgie que vous nous avez répondu.
• Tous égaux ! par Cédric Garry, 37 ans, Bort-les-Orgues (Corrèze) :
"Que de belles rencontres avec des personnes de tous les milieux. On était vraiment tous égaux, avec des bons moments, et d’autres plus durs. Mais on en garde toujours le meilleur !"
• Mixité sociale et encadrement humain, par anonyme :
"Après ma première année de dessinateur en publicité, je suis devenu un jeune appelé du contingent de l'année 1988. Et étonnamment, je me suis d'emblée senti bien au sein du régiment. Toutes les idées préconçues sur le service s'écroulaient. La mixité sociale fut pour moi d'une grande richesse, l'encadrement était humain, pédagogue et bienveillant avec nous. Dans cet environnement, j'ai découvert un monde d'action, d'effort et de solidarité bien éloigné de ma table à dessin.
A l'issue de mon service militaire je devais reprendre mes études, mais cette vie particulière au sein de l'armée m'a fait tout lâcher. Je me suis donc engagé et aujourd'hui, je suis adjudant-chef. Le monde militaire reste, à mon sens, la meilleure plateforme d'intégration humaine."
• Derrière la porte, par Jean-François Barbier, Sèvres (Hauts-de-Seine) :
"J'ai fait mon service au 6e régiment du Génie à Angers, 9 mois à travailler dans une armurerie. Un jour, n'ayant pas de responsable, nous avons fait la grasse matinée. Vers midi, j'ai entrouvert la porte en caleçon… à un colonel. Résultat : permissions supprimées."
• Dernier appelé, par Sylvain Ninanne, 38 ans, Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) :
"En 1997, j'avais fait des pieds et des mains pour ne pas faire l'armée. Avec la décision récente du président Chirac de suspendre le service militaire, il suffisait de jouer la montre pour y échapper. Las, déclaré apte, j'avais fini la mort dans l'âme par devancer l'appel sous les drapeaux en optant pour la Marine. Embarqué sur une frégate, j'ai connu la plus belle période de toute ma vie ! Je suis sorti de l'adolescence pour enfin rentrer dans le monde adulte."
• Toujours la même fierté, par Sophie Muratet, 26 ans, Pamiers (Ariège) :
"Je me suis engagée dans la Marine nationale pendant un an. J'ai eu la chance d'embarquer sur le navire le plus connu de la flotte française, le porte-avions Charles-De-Gaulle. J'y ai appris le goût de l'effort et la cohésion ! Quelle fierté d'avoir été dévouée à ma patrie ! Chaque année, je regarde le défilé [du 14-Juillet] avec cette même fierté."
• Soldat étoile, par Gérard Mignon :
"Au cours de mon service de 1962 à 1964, j'ai créé, avec l'aide d'un colonel et d’un commandant super sympas, une troupe de music hall qui s'est produite dans la région de Sedan, pour le bénéfice des organisations caritatives de l'armée. Au cours du spectacle, aux côtés d'un orchestre rock, d'un imitateur, de chanteurs ou encore d'athlètes, je dansais Le Lac des cygnes dans une bassine en plastique. Aujourd’hui, je suis à la retraite, après une double carrière, un peu hors-norme, d'artiste lyrique et de publicitaire."
• Des armes et des skis, par Laurent :
"Hiver 94-95, au pied du mont Igman, en Bosnie. Départ en patrouille sur une route séparant Serbes et Bosniaques. Les appelés du 27e bataillon de chasseurs alpins, dont je fais partie, quittent le camp à ski, armés, protégés de casques et de gilets pare-balles."
• Pas de mur sur un bateau, par Franck Guillbaud, 43 ans, Falleron (Vendée) :
"J'ai effectué mon service militaire dans la Marine nationale en 1989. Mais mon rêve de faire le tour du monde a échoué sur la Jeanne d'Arc [le bateau école de la Marine], parce que j'étais maçon dans le civil ! Mon adjudant-chef me l'a annoncé en me disant : 'A moins qu'on ait besoin de monter un mur en parpaings sur le navire !' J'ai donc passé une année à Lanvéoc-Poulmic, près de Brest, à tondre l'herbe..."
• En musique, par anonyme :
"En 1996, le bagad du 41e RI où j'ai effectué mon service militaire avec un très grand et très beau souvenir."
• L'armée, quel pied, par Anonyme :
"J’ai effectué mon service militaire au 24e GC de Tübingen, en Allemagne, en 1988. Je chausse du 51 et je n'avais qu’une paire de Rangers en 47. Au bout d'un mois et demi, mes pieds ont explosé. Après un mois d'hôpital, j'ai fini l'armée en baskets : plus de manœuvre, plus de rassemblement, plus de défilé..."
• "Je resignerais sans hésiter !" par anonyme :
"Cette photo a été prise lors de mon service militaire dans la Marine, sur l'aviso Commandant Blaison, sur la tourelle de lance-roquettes. Ce sont certainement les meilleurs moments de ma vie. S'il fallait le refaire, je resignerais sans hésiter !"
• Infirmier et béret vert, par Yannick, 50 ans, Troarn (Calvados) :
"Après un mois de classe au 38e RT [régiment de transmissions] de Laval, je me suis porté volontaire pour faire le stage d'infirmier au CISS [Centre d'instruction du service de santé] de Nantes, pensant que ça allait être cool ! Grosse erreur de ma part, je me suis retrouvé dans un régiment dont le chef de corps était un 'béret vert' : marche au pas tous les jours, tours de garde la nuit, maniement d'armes, et nuits sans fermer l’œil. Je suis rentré au bout de 2 mois de formation avec mon certificat d'infirmier, mais j'avais perdu quelques kilos."
Les photos intégrées aux témoignages nous ont été fournies par les témoins eux-mêmes. Ce que francetv info considère comme un accord tacite pour leur publication.
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