Soignants agressés à Annemasse : un "niveau extrême de violences" qui "fait froid dans le dos", déplore la directrice de l'hôpital
"On n'a jamais connu ce niveau extrême de violences vis-à-vis du personnel de l'établissement", a déploré jeudi 9 janvier sur "ici Pays de Savoie" Marie Chablin, directrice déléguée de l'Hôpital privé des Pays de Savoie (HPPS) à Annemasse (Haute-Savoie), fermé jusqu'à lundi matin après l'agression de son personnel par deux hommes mercredi 8 janvier. "Les soignants ne sont pas là pour ça, (cette agression) sans raison, ça fait froid dans le dos, on a vraiment à cœur de soutenir l'équipe dans ce contexte incompréhensible de violences", ajoute la directrice de l'hôpital, qui compte 250 lits et dont les urgences enregistrent une centaine de consultations quotidiennes.
Le ministre de la Santé sur place samedi
L'agression s'est produite après que les deux mis en cause, un patient qui attendait sur un brancard pour une suspicion de traumatisme crânien et son accompagnant, âgés tous deux d'une trentaine d'années, se plaignaient d'avoir trop attendu. L'accompagnant s'introduit dans le service et commence à s'en prendre à une infirmière, "verbalement puis physiquement", après "quinze minutes" d'attente, rapporte "ici Pays de Savoie". L'homme la pousse et la traîne par les cheveux, rejoint par la personne sur le brancard. Alertés, les autres professionnels de santé interviennent au secours de leur collègue, recevant des coups des deux hommes qui ont ensuite pris la fuite en voiture.
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, dénonce une agression "intolérable". Il se rendra samedi auprès des équipes de l'Hôpital privé des Pays de Savoie (HPPS), annonce-t-il vendredi au micro de franceinfo, lors d'un déplacement à l'hôpital Cochin à Paris. Le ministre de la Santé promet des "mesures pénales pour condamner totalement ces actes".
Sept soignants blessés
Au total, sept soignants sur les 14 impliqués dans l'agression sont blessés. "On dénombre sept personnels paramédicaux, infirmières et aides-soignantes qui ont des atteintes physiques, dont moi-même, avec des multiples contusions de la face et sur tout le corps, avec une fracture", précise le responsable des urgences Alexandre De Oliveira.
"Mes collègues sont très, très impactées psychologiquement. En dehors des dégâts physiques, c'est surtout les dégâts mentaux et psychologiques que je vais retenir. Elles sont très impactées par cette situation", poursuit-il. La gestion du stress, de l'agressivité aux urgences fait partie intégrale de notre métier (…) ce sont des choses pour lesquelles nous sommes formés, que nous savons très bien gérer, dans 90% des cas ça se passe bien, on a rarement recours à une violence physique, malheureusement ici ça n'a pas suffi."
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