Finistère : près d'une station-service sur cinq en rupture de carburants après le blocage des dépôts pétroliers par les artisans des travaux publics

Ils réclament l'annulation de la hausse de la fiscalité sur le GNR. Le gouvernement a proposé un remboursement de la surtaxe versée en 2024.
Article rédigé par franceinfo - à France Bleu Breizh Izel
Radio France
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Stockbrest ,le dépôt d'hydrocarbures du port de Brest. (NICOLAS OLIVIER / RADIO FRANCE)

"À l'heure actuelle, on dénombre 30 stations en rupture de carburant sur 147", précise mardi 13 février la préfecture du Finistère, après les blocages des dépôts pétroliers de Brest et Lorient (Morbihan) par les engins de chantier des artisans des travaux publics. Ils réclament de conserver leur niche fiscale sur le gazole non routier (GNR), à l'instar des agriculteurs.

Le blocage du dépôt pétrolier de Brest par une vingtaine d'engins de chantier, en cours depuis vendredi 9 février, est en passe d'être levé, a rapporté lundi France Bleu Breizh Izel. Le ministère de l'Économie et des Finances a fait savoir lundi aux représentants nationaux du BTP qu'il s'opposait à une annulation de la hausse de la fiscalité sur le GNR mais qu'il était disposé à rembourser en 2025 la surtaxe versée en 2024, indique France Bleu Breizh Izel.

Pas de pénurie de carburant, selon la préfecture

"C'est un soulagement oui et non, on va la payer la taxe et elle sera remboursée qu'en 2025, donc on fait la banque et cela a un impact sur notre trésorerie", regrette Stéphane Jézéquel, patron de la SARL éponyme basée à Plougastel-Daoulas, et président de la CNATP (Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage) du Finistère. "Ce qu’on souhaitait, c'était une annulation pure et simple de la taxe", rappelle-t-il. "S'il n'y a que ça à prendre on prendra mais on n'est pas complètement satisfaits", ajoute-t-il. Mais avant de quitter le dépôt pétrolier de Brest, les artisans demandent un engagement écrit du ministère de l'Économie. "Ça nous coûte d'être ici, c'est du chiffre d'affaires qui ne rentre pas", déplore président de la CNATP du Finistère.

Le préfet du Finistère se veut rassurant, précisant que "ces difficultés restent ponctuelles". Selon lui, ces ruptures de carburants "résultent essentiellement des effets d’un afflux des usagers de la route vers les stations-service, engendrant ainsi une consommation plus élevée qu’habituellement. Il ne s’agit pas d’une situation de pénurie de carburant : l’alimentation des stations-service est garantie dans la durée malgré les blocages en cours des dépôts pétroliers de Brest et Lorient", ajoute la préfecture. Les fournisseurs se tournent vers d'autres dépôts pétroliers, comme celui de Donges (Loire-Atlantique), entraînant des "délais d'alimentations plus longs", provoquant "des effets de ruptures provisoires d'alimentation de stations pour certains distributeurs, mais qui ne sont pas appelés à durer", explique le préfet.

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