Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de François Hollande
Le chef de l'Etat s'est exprimé, hier à l'Elysée, devant près de 400 journalistes. Hausse de la TVA, mariage des homosexuels... Retour sur les principales annonces du président.
Voilà ce qu'il faut retenir de cet événement politique, si vous avez manqué sa diffusion en direct sur francetv info.
La carte du rassemblement. François Hollande a joué la carte du rassemblement, des "chefs d’entreprise plongés dans la mondialisation jusqu’aux jeunes de nos cités". "Je ne prépare pas le sort d'une prochaine élection, je prépare le sort d'une prochaine génération. La France ne se relèvera que si elle sait se retrouver sur l'essentiel. Rassembler les Français, c'est mon devoir. Ensemble, nous devons faire nation, faire bloc dans un moment particulier."
Le mea culpa. Interrogé sur les couacs gouvernementaux qui émaillent le début de son mandat, le chef de l'Etat a fait amende honorable. "On fait toujours des erreurs, et le premier qui est en est responsable, c'est moi, ce n'est pas le Premier ministre. Est-ce qu'il y a eu des couacs ? Si je regardais [la liste], ce n'est pas [ce gouvernement] qui obtiendrait le record".
Des pointes d'humour. François Hollande a renoué avec des phrases plus légères, un temps boudées. Interrogé sur la nécessité de se désintoxiquer des énergies fossiles, il s'est détendu. "Je ne veux me désintoxiquer de rien, je ne suis dans aucune addiction. Vous l’avez remarqué ? Président normal, président responsable, pas d’addiction ! A aucune substance."
Un peu plus tard, interrogé sur le "Hollande bashing", cette critique systématique du quinquennat depuis l'élection, il répond à une journaliste : "Je parle anglais couramment ou presque, je peux donc traduire cette expression pour les téléspectateurs. Punching ball peut-être ?"
Le mot-clé : "responsable"
"Après le président normal, place au président responsable." Le mot a été répété à l'envi durant l'intervention du président. Responsable donc, mais de quoi ? "Je suis responsable de tout, je veux respecter nos institutions." Une autre fois : "Je suis un président responsable de tout mais qui ne décide pas de tout." Pour marquer le coup, il a même fait référence à sa fameuse anaphore du débat d'entre-deux-tours : "Moi, président de la République, je ne m’occuperai pas de tout".
Le mot tabou : rigueur
Il n'y aura "pas de tournant" de la rigueur, a assuré le président. Comme son modèle François Mitterrand en 1983, François Hollande en prend pourtant la direction : "J’ai demandé à Jean-Marc Ayrault de mener à marche forcée le rétablissement des comptes publics."
Car les deux ingrédients de la rigueur sont bien réunis : réaliser "autant d’économie que possible" tout en demandant aux Français "un effort pour le redressement des comptes publics", à commencer par une hausse de la TVA au 1er janvier 2014. "Si le désendettement, c’est la première étape du redressement , la deuxième, c’est la compétitivité."
Un redressement qui n'est pas pour tout de suite. Il a estimé : "Nous ne sommes pas même sûrs d’avoir les 0,8% de croissance". Et d'ajouter: "Nous allons avoir une hausse du chômage continue pendant un an", a-t-il convenu, reportant à fin 2013 "l'inversion" de la courbe du chômage.
Les annonces
La nouvelle coalition syrienne ? Reconnue. Paris reconnaît désormais, par la voix du président, la nouvelle coalition de l'opposition syrienne comme "la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique". Elle doit permettre, selon lui, "d'en terminer avec le régime de Bachar Al-Assad".
Une intervention directe au Mali ? Non mais... La France n'interviendra "en aucun cas" elle-même au Mali, a annoncé François Hollande. En revanche, Paris s'est engagé à "soutenir logistiquement" les pays africains pour mettre un terme à l'occupation du nord du Mali par des "groupes terroristes". Selon lui, cette occupation est "suffisamment grave pour que la France puisse aider les Africains à s'organiser face à cette menace". Ce qui n'est pas sans risque. De son côté, l'Union africaine a approuvé l'envoi d'une force internationale.
Ayrault chouchouté, Valls rappelé à l'ordre
Soutien à Jean-Marc Ayrault. Alors que la position du Premier ministre semble de plus en plus précaire, François Hollande a tenu à réaffirmer sa confiance en Jean-Marc Ayrault, régulièrement cité pendant le discours. Il a répété l'avoir choisi car "c’était lui qui pouvait conduire le gouvernement dans cette période si difficile, parce qu’il est sérieux, loyal, dévoué à la cause publique et il est concret". Jean-Marc Ayrault sur le départ, ce n'est donc pas pour bientôt. Le Premier ministre s'est dit "touché mais pas surpris" de la confiance accordée renouvelée du président.Manuel Valls recadré. Le chef de l'Etat a recadré le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a accusé la droite d'être responsable du "retour du terrorisme" en France, mardi après-midi à l'Assemblée nationale. Selon le président, "la lutte contre le terrorisme doit rassembler. Ne polémiquons pas. Le sujet est trop grave". Sans oublier d'adresser un message à Manuel Valls : "Ne perdons pas notre temps".
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