Cinq vidéos pour déterminer si Rémi Gaillard est un humoriste ou un beauf (ou les deux)
Rémi Gaillard a une nouvelle fois frappé avec sa vidéo "Dog", mise en ligne le 12 juin et qui fait polémique depuis. Certains l'accusent de mimer une agression sexuelle.
"Je ne réfléchis pas, je m'amuse." Cette phrase lancée aux Inrocks en 2013 semble parfaitement résumer le personnage. Rémi Gaillard, 40 ans, dont les vidéos cumulent plus de 1,7 milliard de vues sur internet, est abonné aux polémiques. La dernière en date concerne sa vidéo "Dog", mise en ligne vendredi 12 juin, où le Montpelliérain, déguisé en chien, est accusé d'agression sexuelle dans une séquence de sept secondes.
Les blagues potaches de l'humoriste de l'absurde, qui sévit en caméra cachée depuis quinze ans, ne font pas rire tout le monde. Francetv info a identifié cinq vidéos pour vous faire votre opinion, et vous permettre de déterminer si ses idées relèvent plutôt du génie ou de la beaufitude.
Déguisé en joueur de foot, il serre la main de Jacques Chirac
Nous sommes en 2002, lors de la finale de la Coupe de France. Cela fait deux ans que l'humoriste s'est lancé sur internet après une période de chômage. Il a créé son site web en 2001. Pour ce sketch, qui va lancer sa carrière, Rémi Gaillard, vêtu d'un maillot orange, rejoint dans les gradins les joueurs de Lorient, qui viennent de remporter le match. Il se glisse dans le groupe sans que personne ne s'en aperçoive. Il salue la foule, en profite pour serrer la main du président de la République de l'époque, Jacques Chirac, venu féliciter l'équipe.
Emporté par son élan, il suit les joueurs sur le terrain, soulève la coupe, répond aux journalistes. Certains supporters lui demandent même des autographes. Un coup de maître pour l'humoriste qui, en 2001, était déjà descendu sur un court de tennis pour échanger une balle avec Yannick Noah.
Des talents d'imposture qui débordent parfois de ses sketchs, notent Les Inrocks. Rémi Gaillard, fervent supporter de l'équipe de Montpellier, a lui-même pratiqué le foot. "A une époque, lors de ses premiers passages télés, il aimait bien laisser entendre qu'il avait failli être pro, alors qu'il n'a jamais joué plus haut qu'au niveau régional", lance un de ses anciens équipiers du Montpellier Hérault Sport Club aux Inrocks.
Il incarne Mario Kart
Moustache sous le nez, vêtu des habits de Mario, l'humoriste imite le jeu vidéo dans les rues de Montpellier, jetant des peaux de banane aux autres véhicules. C'est sa vidéo la plus connue, postée en 2008, avec plus de 63 millions de clics.
La marque de fabrique de Rémi Gaillard est le comique de situation, sans texte. "Le casse-cou se revendique plutôt dans la veine des humoristes en noir et blanc, biberonné aux gags de Charlie Chaplin et de Buster Keaton", écrit le site Allociné dans sa biographie. A ses débuts, "comme je n'avais pas la répartie d'un Lafesse ou d'un Baffie, je me suis dirigé vers des sketchs plus visuels", explique-t-il aux Inrocks. "Le visuel, c'est une langue internationale", poursuit-il.
L'humoriste est l'un des premiers à s'être servi du média internet pour percer. Un pionnier pour la génération que nous connaissons aujourd'hui : Norman, Cyprien, La Connasse...
Il piège TF1 et l'émission "Confessions intimes"
Hormis les policiers, la cible favorite de Rémi Gaillard est sans conteste le petit écran. Après des irruptions dans "L'émission des records" (TF1) ou le "Morning Live" (M6), une participation inattendue dans le public des "Chiffres et des lettres" (France 2), l'humoriste choisit en 2013 de piéger "Confessions intimes" (TF1). Avec deux amis acteurs, il met en scène un jeune homme un peu attardé, fan de Rémi Gaillard, et sa compagne qui ne supporte plus sa passion.
Alors que la vidéo est diffusée par la TF1, l'humoriste publie la sienne dans laquelle, il apparaît avec les deux protagonistes et révèle la supercherie, préparée de longue date. Il en profite pour dénoncer "des séquences bidonnées, participants manipulés, journalistes sans scrupules", comme il l'écrit à la fin de sa vidéo.
Il fait un flop avec un film sur sa vie
Rémi Gaillard apparaît sur grand écran sans passer par le petit. Il y raconte sa vie fictive. "Si vous voulez aller pisser, c'est pendant la première heure", annonce-t-il d'emblée alors qu'il est interviewé par RTL quelques jours après la sortie de son film, en mars 2014.
Réalisé par Raphael Frydman, le film tire son nom du slogan de l'humoriste : "C'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui." Il n'est pourtant visiblement pas entièrement à l'image de son protagoniste, qui regrette même de ne pas avoir lui-même réalisé le film. Le scénario est "la partie emmerdante", confie-t-il à la chaîne radio. L'intérêt du film, selon lui, est sa fin : "30 minutes de grosses conneries qui me correspondent davantage". Effectivement, le film sera un flop, avec "seulement" 100 000 entrées.
Il est accusé d'encourager la "culture du viol"
C'est la dernière polémique avant Dog. Dans la vidéo postée en mars 2014, Rémi Gaillard mime des scènes de sexe à côté d'inconnus (quasi-exclusivement des femmes), filmés en caméra cachée, sans les toucher mais en jouant sur l'effet de perspective. Lorsque les personnes tournent la tête, il s'interrompt et tourne tranquillement les talons.
Une vidéo qui a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux et parmi des personnalités publiques, dont la journaliste Audrey Pulvar. "Je n'ai même pas pu aller jusqu'au bout tellement j'ai été submergée de malaise et j'ai physiquement eu envie de vomir", a témoigné de son côté une blogueuse. Pour d'autres, il s'agit ni plus ni moins que d'une "apologie du viol".
Face à ces réactions outrées, l'humoriste joue la carte de la provocation, visiblement peu enclin à se remettre en question. "J'ai essayé de mettre la vidéo sur YouPorn, mais elle a été retirée car elle ne comporte aucun des caractères suivants : zizi, foufoune, fellation, seins, orgasmes, levrette, brouette, quéquette... Du coup, je cherche une plateforme pour poster cette vidéo, sans que les prudes et les cons n'aient le droit de nous emmerder."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.