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Combien coûte le baccalauréat?

L'épreuve, dont l'utilité est chaque année un peu plus discutée, coûte officiellement quelque 58 millions d'euros en 2012. Peut-être le double, selon un rapport des inspections des finances et de l'éducation.

Article rédigé par franceinfo
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Un lycéen participe à l'épreuve de philosophie du baccalauréat, le 18 juin 2012, au lycée Lavoisier, à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

Après la philo lundi 18 juin, les mathématiques. Sachant que cette année, 703 059 inscrits, dont le plus jeune a 12 ans, qui coûtent 82,20 euros chacun, vont noircir environ quatre millions de copies sur 4 880 sujets, combien coûte l'organisation du baccalauréat ? Les calculatrices sont interdites, mais FTVi vous donne un coup de pouce.

• Entre 58 et 100 millions d'euros

57 791 449,80 euros exactement. Une simple multiplication. Si l'on s'en tient aux données officielles du ministère de l'Education, l'organisation du bac 2012 doit donc coûter près de 58 millions d'euros. Une somme dérisoire une fois rapportée au coût total de l'enseignement scolaire : 62 milliards d'euros.

"Quelle que soit la filière, le premier poste de dépenses, c’est la main-d’œuvre", explique le ministère de l’Education à l'hebdomadaire économique Challenges. Quelque 175 390 examinateurs et correcteurs sont mobilisés pour corriger quatre millions de copies. Ils ne touchent rien pour élaborer les sujets, ni pour surveiller les candidats, mais pour la correction, c'est 5 euros par copie. Et pour faire passer un oral, chaque enseignant perçoit "9,60 euros de l'heure", ajoute Challenges. Sans compter le papier (copies et brouillons) et toute la logistique déployée pour ces trois semaines d'épreuves.

Mais ce coût serait largement sous-estimé, selon un rapport des inspections des finances et de l'éducation daté de décembre 2011. A partir d'un audit réalisé en 2005, l'équipe d'inspecteurs a évalué entre "90 et 100 millions d'euros" le coût de la session de 2009. L'augmentation constante du nombre d'inscrits et la multiplication des options laissent penser qu'il serait donc encore plus élevé en 2012. 

• Une explosion entre 2008 et 2009

Le coût du bac a grimpé de 45% entre 2008 et 2009, en passant de 35,7 à 52 millions d'euros, selon une enquête du Système d’information relatif aux coûts des examens et concours (Sicec). Il y a trois raisons à cette hausse du coût d'un diplôme "qui n'intéresse même pas l'enseignement supérieur", selon Maryline Baumard, chef du pôle éducation du journal Le Monde.

La "reconquête du mois de juin". En 2009, le ministre de l'Education, Xavier Darcos, généralise "la reconquête du mois de juin", qui devait permettre aux enseignants de boucler leur programme. Il fait monter le tarif de la copie corrigée de 1,32 à 5 euros, pour compenser l'alourdissement de la charge de travail des professeurs. Mais "ce n'est pas un franc succès puisque les dates des conseils de classe ont à peine reculé", rappelle Le Monde. Le ministre a aussi augmenté les primes des chefs de centre d’examen, afin d'inciter les enseignants à s'atteler à cette tâche logistique et fastidieuse.

Toujours plus de candidats. Depuis 1985, le nombre d'aspirants bacheliers a doublé, selon Challenges. La session 2012 compte 7% d’inscrits de plus qu’en 2011. C'est principalement sur le bac professionnel que tout se joue "avec, en 2012, une hausse de 27,6% du nombre de candidats", selon l'hebdo.

Encore plus d'options. Le bac pro comprend "près de deux fois plus de spécialités que celui de la voie générale", parfois pour une poignée de candidats. Comme l'option "perruquiers-posticheurs", qui vient d'être créée et compte 24 inscrits. Dans la filière générale, ce sont les langues qui se multiplient : "57 langues peuvent être évaluées, dont bon nombre ne sont pas enseignées dans les lycées", précise Le Monde. Comme le swahili, une langue d'Afrique de l'Est, présentée par moins de 20 candidats.

Les auteurs du rapport de 2011 préconisent de "resserrer" le bac autour des matières dominantes en réduisant à quatre le nombre d'épreuves écrites au bac général. Une autre option consisterait à renforcer la place du contrôle continu, comme le préconisait le précédent ministre de l'Education Luc Chatel. Mais selon Challenges, la réforme du bac "ne fait pas partie des priorités" de Vincent Peillon.

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