Comment Fillon tente de tourner la page Sarkozy
L'ancien Premier ministre a lancé son offensive pour 2017. Il s'estime "au même niveau" que Nicolas Sarkozy pour la présidentielle.
En route pour 2017. François Fillon a lancé mardi 26 février son offensive en vue de la prochaine élection présidentielle. Les partisans de l'ancien Premier ministre se sont rassemblés autour de lui dans une salle de la Mutualité, à Paris, bondée, là où l'ancien président Nicolas Sarkozy avait prononcé son dernier discours, au soir de sa défaite, le 6 mai 2012.
JT de 20 heures sur TF1 dimanche, interview au Monde, meeting... L'ancien Premier ministre a affiché clairement mardi ses ambitions : "François Fillon n'a qu'un objectif, c'est 2017", indique David Doukhan, journaliste au service politique de France 2. Et pour atteindre son but, "François Fillon s'est émancipé vis-à-vis de Nicolas Sarkozy". Retour sur sa stratégie.
Se mettre au même niveau que l'ancien président
Avant son meeting à la Mutualité, François Fillon a décoché ses premières flèches contre Nicolas Sarkozy. Dans une interview accordée au Monde, publiée dans l'après-midi mardi, l'ancien Premier ministre estime que la droite n'a plus de leader naturel et qu'il est "au niveau". "On a perdu deux élections coup sur coup : la présidentielle puis les législatives. Cela veut dire que tout est à reconstruire. Nous sommes tous au même niveau et nous avons tous nos preuves à faire."
Et l'ancien locataire de Matignon enfonce le clou quelques heures plus tard devant ses partisans. "Nos lauriers sont à terre, il n'y a plus ni préséance ni hiérarchie, dit-il. La défaite présidentielle et législative nous remet tous à notre place (...). Ne cherchons pas des sauveurs."
Faire l'inventaire du sarkozysme
Comme il l'avait déjà fait dimanche soir sur TF1 et mardi dans Le Monde, François Fillon a indiquait comment il entendait tracer sa route jusqu'à la primaire pour la présidentielle, en 2016, "à travers un tour de France" qui lui permettra, espère-t-il de "nouer avec les Français une relation de confiance". "Une façon de les convaincre de la nécessité de changements et pour écouter leurs critiques sur le quinquennat passé", écrit Libération (réservé aux abonnés).
Ainsi l'ex-Premier ministre regrette de n'avoir pas pu mettre en place la TVA sociale ou encore réaliser l'abrogation des 35 heures. "Nous avons trop tardé à prendre des mesures radicales en matière de compétitivité", explique-t-il au Monde, tout en s'empressant de ne pas trop charger l'ancien chef de l'Etat : "Mais c'est un reproche que je me fais à moi-même tant j'assume la totalité du bilan du quinquennat."
Une stratégie qui laisse sceptique Nicolas Sarkozy. Selon Le Figaro, l'ancien président de la République ne comprend pas le refus de François Fillon d'affronter les combats électoraux. "Si on veut être chef, il faut monter sur l'estrade et dire : 'Je suis le chef'". "Il quitte la Sarthe quand il est en danger, il renonce à Paris après être devenu député du 7e arrondissement, il ne cesse de reculer et de changer d'objectif", s'étonne un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy qui ajoute : "François Fillon est un notable, comme Raymond Barre. Il ferait un excellent candidat sous la IVe [République]".
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