Daniel Cohn-Bendit lave son linge sale en famille

POLITIQUE - Son franc-parler est connu de tous, surtout de ses camarades de parti. "Dany nous sort des trucs comme ça tous les dix jours, alors à force, plus personne n'en a rien à secouer", disait le 23 juin à l'AFP David Cormand, secrétaire national chargé des élections à Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV).

Et Daniel Cohn-Bendit, alias "Dany le Rouge", s'est encore une fois illustré pendant l'université d'été des Verts à Poitiers, qui a débuté mercredi 22 août. Florilège de ses dernières saillies.

1Un parti "détestable et hiérarchique"

A la veille du conseil fédéral d'EE-LV où Cécile Duflot s'apprête à quitter la direction du parti, le 21 juin, Cohn-Bendit se confie à Libération. L'eurodéputé ne mâche pas ses mots, estimant que son parti "donne une image détestable".

"Le paradoxe, c’est qu’on existe à l’Assemblée, au Sénat et au gouvernement, mais plus dans la société. (…) Nous avons échoué là où on voulait redonner espoir : en faisant de la politique autrement. Aujourd’hui, nous incarnons souvent l’insoutenable légèreté de l’arrivisme", lance-t-il.

Il renchérit le lendemain sur Canal+ où il qualifie EE-LV de "hiérarchique et autoritaire".

2Cécile Duflot, exemple de l'"arrivisme" des Verts

Toujours dans cette interview polémique à Libération, Cohn-Bendit, interrogé sur cet "arrivisme" qu'il évoque, n'épargne pas Cécile Duflot, aujourd'hui ministre du Logement et ancienne secrétaire générale d'EE-LV :

 "Quand on (la) voit par exemple (…) brandir son stylo en jurant qu'elle ne signera jamais un accord avec le PS sans la sortie du nucléaire. Et qu'évidemment on le signe quand même, car c'est un bon accord, cela est dévastateur", a-t-il souligné au quotidien.

3Eva Joly n'a qu'à "faire un référendum en Norvège"

A l'ouverture de l'université d'été d'EE-LV, mercredi 22 août, "Dany" a été sur tous les fronts pour défendre le traité budgétaire européen, comprenant notamment l'adoption de la règle d'or et qui doit être présenté au Parlement fin septembre pour ratification. Cohn-Bendit critique la position de l'ancienne candidate à la présidentielle Eva Joly, qui propose, elle, un référendum. "Elle a qu'à faire sur l'euro un référendum en Norvège", a-t-il ironisé sur France Inter.

4François de Rugy, un "petit con"

Un traité européen qui agace fort "Dany le rouge" puisqu'il aurait, la veille déjà, traité le coprésident du groupe EE-LV à l'Assemblée, François de Rugy, opposé au traité budgétaire, de "petit con", rapporte le blog Rouges & verts du Monde.fr. "Dany fait une erreur car il dramatise tout ça", a réagi l'intéressé.

5"Ils veulent le beurre et l'argent du beurre"

Mais de Rugy n'est pas le seul à prendre. Le 21 août, Cohn-Bendit a aussi accusé le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, de vouloir "le beurre et l'argent du beurre". Il lui a également reproché d'être "contre ce traité et voter le budget", ce qui n'a pas de sens, juge l'eurodéputé.

6 EE-LV a du mal à trouver sa place

L'eurodéputé a aussi des choses à dire sur la place que son parti occupe aujourd'hui en France. Il a estimé mardi 21 août sur France 2 qu'Europe Ecologie n'avait pas encore trouvé "la clé" pour être à la fois "au gouvernement et dans la société". Un tacle à l'égard de Cécile Duflot, ministre du Logement, et Pascal Canfin, ministre délégué au Développement ?

"Etre dans le gouvernement c'est aussi, dans les moments difficiles, accepter les choses qu'on aurait peut-être faites autrement", a-t-il ajouté au sujet du traité européen.