François Hollande réussit son pari mais n'a pas gagné la partie

Après une primaire gagnée haut la main au mois d'octobre et une campagne très longue, François Hollande gagne son pari en virant en tête au soir du premier tour.

• Le score

Selon les résultats du ministère de l'Intérieur portant sur 99% des bulletins de vote, le candidat socialiste obtient 28,63% des voix, un point et demi devant Nicolas Sarkozy (27,18%). Donné le plus souvent devant ou à égalité avec son rival, François Hollande avait accentué son avance dans les sondages durant la dernière semaine de campagne. Selon la moyenne des cinq dernières enquêtes d'opinion réalisées entre le 13 et le 17 avril*, il était crédité de 28,1% des intentions de vote.

• La réaction du candidat et de ses soutiens

Depuis sa ville de Tulle, François Hollande a vu dans ce vote "un acte de confiance pour redresser notre pays", mais aussi "une sanction du quinquennat qui s'achève et un désaveu du candidat sortant, dont le discours tout au long de ces derniers mois a fait le jeu de l'extrême droite".

La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a réagi dès 20 heures. Les Français "ont exprimé un terrible désaveu" à Nicolas Sarkozy, a-t-elle affirmé. Dès 19 heures, devant des journalistes au siège du PS, la députée Aurélie Filippetti, proche de François Hollande, avait salué un "très bon score de premier tour", estimant que "la dignité a payé".

Ségolène Royal a quant à elle pris acte du score élevé de Marine Le Pen. Il faut "s'adresser" aux électeurs du FN, "les comprendre", a déclaré la candidate socialiste à l'élection de 2007.

• L'ambiance dans le QG

De très nombreux militants socialistes se sont massés dans une rue de Solférino noire de monde avant l'annonce officielle des estimations à 20 heures, scandant "François président". Devant l'écran géant installé pour l'occasion, les militants, survoltés, huaient les responsables de droite apparaissant sur les plateaux de télévision.

• Comment se présente le second tour

Avec un peu plus d'un point et demi d'écart au premier tour, le scrutin est loin d'être gagné. En effet, le total des voix de gauche (près de 44%) reste inférieur à celui des voix de droite (plus de 46%).

Alors que Nicolas Sarkozy devra s'employer à récupérer un maximum d'électeurs ayant voté pour Marine Le Pen, François Hollande ne pourra pas faire l'impasse sur cette frange de l'électorat, ni sur celle du centriste François Bayrou. Sachant que le report des voix des électeurs ayant choisi Jean-Luc Mélenchon (11,11%) au premier tour semble en grand partie acquis. Difficulté pour Hollande : comment convaincre des électorats aussi différents que Bayrou et Le Pen ? 

Fidèle à son habitude, François Hollande, s'est posé dimanche soir en "candidat du rassemblement pour le changement", qui "doit être le plus large possible". Saluant les autres candidats de gauche, il s'est également présenté comme "le candidat de rassemblement de tous les citoyens attachés à une République enfin exemplaire, de ceux qui veulent que l'intérêt général prenne le dessus sur les privilèges". Un clin d'œil aux électeurs de Marine Le Pen et de François Bayrou.

• Retour en vidéo sur sa campagne

* Moyenne des intentions de vote publiées dans les dernières enquêtes CSA (16-17 avril), BVA (16-17 avril), Ipsos (13-14 avril), Harris Interactive (12-16 avril) et Ifop (12-15 avril).