Gard. Soupçonné d'avoir jeté son bébé par terre, le père mis en examen pour homicide volontaire
Son bébé de huit mois était mort des suites de ses blessures.
FAITS-DIVERS. Homicide volontaire sur mineur de 15 ans. C'est la qualification retenue pour la mise en examen du jeune père soupçonné d'avoir tué son bébé en le jetant au sol, a annoncé le procureur de Nîmes Robert Gelli dimanche 12 août. Jusque là, il a "refusé de s'exprimer devant le juge d'instruction".
Lors de sa garde à vue, il s'était montré "particulièrement bavard", a expliqué le procureur. "Sur le fond, c'est assez curieux parce qu'il est d'une précision absolue et très poussée sur tout ce qui s'est passé avant et après la scène où l'enfant tombe. Pour ces quelques minutes-là, il n'a plus aucun souvenir si ce n'est des flashs. Il voit le bébé par terre, il voit une dispute avec sa femme, il voit le bébé chuter mais il ne sait pas comment ni pourquoi".
Selon les déclarations de la mère du bébé, son compagnon, dont elle était séparée depuis le mois de mai, avait jeté à deux reprises le bébé au sol, mardi vers 16h30, au cours d'une dispute. Elle avait débuté parce qu'elle voulait mettre de la crème solaire à l'enfant. Les constatations médico-légales avaient confirmé que le bébé avait été victime de deux chocs à la tête, selon une source judiciaire.
L'homme "semble assez détaché"
Sur sa responsabilité dans la chute de l'enfant, le jeune homme "ne l'exclut pas, mais il ne le dit pas non plus". Concernant ses liens avec son bébé, le procureur a décrit quelqu'un "d'assez curieux, il semble assez détaché, enfin pas détaché, mais dans son monde". Selon le magistrat, le jeune père de famille a conscience de la mort de son enfant, "parce qu'il voit qu'il ne bouge pas mais tout cela ce sont des flashs, il a compris qu'il était mort mais il ne sait pas comment il est mort finalement".
Après les faits, "il s'en va parce qu'il est en colère et il s'en prend à la société, une 'société de merde'", a-t-il dit pendant sa garde à vue pour expliquer sa fuite qui a duré quatre jours. "Il évoque le fait qu'il y a eu une série d'oppositions avec la mère sur plusieurs choses, le port du bob, l'alimentation par des petits pots qui ne sont pas naturels, une série de petites choses dont la crème solaire fait partie".
Une expertise psychiatrique et une autre médico-psychologique du jeune homme seront effectuées dans les jours ou semaines à venir, a encore précisé le procureur.
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