Gard. Le père soupçonné d'avoir tué son bébé s'est rendu
L'homme était en fuite depuis mardi. Il s'est livré aux gendarmes samedi.
FAITS-DIVERS. Il était en fuite depuis mardi. Le jeune père de famille de 21 ans qui a, selon son ex-compagne, jeté leur bébé de huit mois au sol, entraînant son décès, a mis fin à sa cavale en se livrant rendu samedi 11 août matin aux gendarmes de Bessèges (Gard), a déclaré le procureur de Nîmes, Robert Gelli, confirmant une information du Midi Libre.
Selon le procureur, le père du jeune homme a contacté les gendarmes vendredi soir pour les avertir que son fils souhaitait se rendre et expliquer ce qui s'était passé. Un rendez-vous a alors été fixé à samedi 8h30 à la gendarmerie de Bessèges et ce rendez-vous a été honoré. L'homme a alors été placé en garde à vue. Il devrait être déféré dimanche en vue d'une mise en examen pour homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans, a annoncé le parquet de Nîmes.
D'après le procureur l'homme n'a pas encore donné sa version des événements : "Il parle beaucoup mais pas seulement des faits, aussi beaucoup de son parcours". Le père du jeune homme, qui a également été entendu, a évoqué quant à lui un "accident".
Le nourrisson jeté à deux reprises au sol
La jeune mère était arrivée dans le Gard mardi matin, afin que son ex-compagnon puisse être auprès de son fils. En effet, il ne l'avait plus vu depuis la séparation du couple en mai. Elle avait l'intention de rester quelques jours mais, dès le repas de midi, les dissensions entre les jeunes gens étaient réapparues. Et, dans l'après-midi, vers 16h30, la situation aurait dégénéré lors d'une dispute. Alors que le couple était parti se promener, le père serait entré en fureur car à ses yeux la crème solaire, dont la mère aurait souhaité qu'il enduise le nourisson était inutile, la peau de l'enfant devant s'habituer au soleil, avait expliqué le procureur dès le lendemain du drame, rappelant que le récit des faits reposait essentiellement sur les déclarations de la mère.
Selon ces dernières, l'homme avait alors jeté à deux reprises le bébé au sol. Les constatations médico-légales ont confirmé que le bébé avait bien été victime de deux chocs à la tête. "J'ai entendu les cris du bébé, puis plus tard, j'ai entendu la mère crier: 'Il a tué mon bébé! Il a tué mon bébé!'. Ensuite, la gendarmerie et les pompiers sont venus", avait raconté une témoin à France 3 Languedoc-Roussillon.
Un jeune homme solitaire
Le jeune homme, étudiant en 2e année d'histoire, a été décrit comme quelqu'un de solitaire, proche de la nature, capable de vivre de manière rustique et qui connaissait parfaitement la région de Bessèges, une zone forestière très dense. Selon le procureur, il serait "resté dans le secteur" pendant sa cavale et serait allé chez son père dans la nuit de jeudi à vendredi
Après les faits, il avait pris la fuite torse nu, seulement vêtu d'un short noir ou d'un sarouel, selon les sources, et de sandales. Vu pour la dernière fois mercredi vers 10 heures près de Florac (Lozère), il avait été depuis signalé à de nombreux endroits, notamment à Mende et jusque dans un camping du Cantal. Il faisait l'objet d'intenses recherches menées par quelques 80 gendarmes appuyés par un hélicoptère. Un appel à témoins avait également été lancé et sa photo diffusée par la gendarmerie. Les enquêteurs avaient également envisagé l'hypothèse d'un suicide, le jeune homme, grand voyageur, ayant déjà tenté d'attenter à ses jours lors d'un récent voyage en Inde.
Pour le procureur de la République de Nîmes, le drame est intervenu dans un contexte marqué par un profond désaccord des parents sur le mode de vie et l'éducation du bébé, antagonisme déjà à l'origine de la séparation du couple qui s'était formé sur les bancs de l'université de Tolbiac, à Paris
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