Migrants : le Conseil d'Etat donne raison aux associations qui réclament l'installation de sanitaires à Calais
Le Conseil d'Etat a jugé que les conditions de vie des migrants révélaient "une carence des autorités publiques".
Les migrants de Calais pourront avoir des douches et des sanitaires. Le Conseil d'Etat a rejeté, lundi 31 juillet, les appels du ministre de l'Intérieur et de la ville de Calais contre une ordonnance du tribunal administratif de Lille, qui les enjoignait de créer des points d'accès à l'eau, a appris franceinfo. Le Conseil d'Etat a jugé que les conditions de vie des migrants révélaient "une carence des autorités publiques".
Onze associations demandaient l'installation de points d'accès à l'eau permettant aux migrants qui se sont réinstallés depuis la fermeture du centre d'accueil, en 2016, de se laver et de laver leurs vêtements, ainsi que latrines, et d'organiser un dispositif adapté d’accès à des douches. Le Conseil d'Etat a jugé que les conditions de vie des migrants révélaient "une carence des autorités publiques, qui est de nature à exposer les personnes concernées à des traitements inhumains ou dégradants et qui porte donc une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".
La mairie Calais s'oppose à l'installation de points d'eau
Entre 400 et 700 migrants seraient déjà revenus à Calais. Mais sans aucune structure d'accueil, ils sont contraints de dormir dans la rue ou dans les parcs, éparpillés dans toute la ville. Les associations accusent même la police de s'opposer aux distributions de repas et de faire usage de gaz au poivre contre les migrants.
Pour la mairie de Calais, il était hors de question que l'histoire se répète. "Ces points d’eau, ces lieux, tout ça on l’a fait et ça n’a pas fonctionné, expliquait, fin juillet, Emmanuel Agius, premier adjoint au maire de Calais. Ça a fini par devenir des squats ou une lande ou une 'jungle'… Je n’aime pas ce terme."
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