Inondations dans le Pas-de-Calais : "Je n'ai aucune perspective pour l'instant", regrette Raymond, qui ne peut toujours pas rentrer chez lui

L'eau met beaucoup de temps à s'évacuer dans certains secteurs du Pas-de-Calais, touché par d'importantes inondations il y a deux semaines. De nombreuses maisons restent inhabitables et pour les sinistrés l'attente est longue et pénible.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Deux semaines après les inondations dans le Pas-de-Calais, certains secteurs, comme Montreuil-sur-Mer, sont toujours sous l'eau. (STEPHANE BARBEREAU / FRANCE BLEU NORD)

L’inondation a eu lieu il y a deux semaines, mais chez Raymond, à Montreuil-sur-Mer, en bord de rivière, l’eau ne s'est retirée qu’il y a deux jours, le 13 janvier 2024. Les travaux commencent donc à peine : "Je nettoie grossièrement la boue pour éviter surtout les mauvaises odeurs à l'étage", explique-t-il. Sur les murs, des taches d’humidité partout. La maison est inhabitable.

Deux semaines après les inondations qui ont frappé le Pas-de-Calais, plusieurs centaines d’habitants n’ont toujours pas pu regagner leur logement. Jusqu’à 750 personnes avaient été évacuées au plus fort de l’épisode le 1er janvier. Mais sur place, l’eau ne s’est pas encore retirée par endroits, et malgré des opérations de pompage, des sinistrés, comme Raymond, sont toujours hébergés à l’hôtel ou chez des amis. Ils ne savent toujours pas quand ils pourront rentrer chez eux. En attendant, Raymond a acheté un mobile home où il vit avec sa femme et son fils. "Je n'ai aucune perspective pour l'instant", dit-il. 

"C'est très compliqué parce qu'on ne voit pas d'issue"

Raymond sinistré de Montreuil-sur-Mer.

à franceinfo

Dans ce quartier de Montreuil-sur-Mer, la majorité des habitants sont hébergés chez des proches. D’autres sont à l’hôtel ou dans des gîtes. Les assurances doivent prendre en charge ces coûts mais il faut avancer les frais. Pas simple pour Claude, retraité, qui a préféré rentrer chez lui avant-hier malgré les 50 cm d’eau dans son garage. "On est assurés mais c'est tellement long d'être remboursés... Nous, on doit payer le gîte, ça chiffre, confie-t-il. Ma femme est carrément en dépression et moi aussi, ça commence parce que je me dis que ce n'est pas terminé", soupire Claude.

"Il faut s'attendre au pire"

Une crainte partagée par Dominique Dubois, adjoint au maire de La Caloterie ,une commune où en deux semaines, l’eau n’a que très peu baissé. "On n'a pas eu de pluie pendant dix jours et on n'a pas vu la différence", se désole-t-il.

"Si, dans une semaine, on a à nouveau une semaine de pluviométrie, on sera à nouveau dans l'eau et puis, en février, il y a les grosses marées qui vont durer trois ou quatre jours... Il faut s'attendre au pire", prévoit déjà Dominique Dubois. Il n’est pas rare en effet que l’eau de la mer remonte les cours d’eau pendant les grandes marées et provoque des inondations. Des travaux d’urgence vont donc démarrer dans les prochains jours, comme des consolidations de berges. Mais ce ne sera pas faisable partout. De trop nombreux secteurs restent encore inaccessibles.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.