Stationnement payant pour les deux-roues motorisés à Paris : pour les Franciliens, pas de tarif résidentiel mais "un 'pass 2RM'", explique David Belliard
À partir de ce 1er septembre, les deux-roues thermiques devront désormais payer pour stationner dans Paris. Les Franciliens pourront souscrire à un forfait particulier pour bénéficier d'un parking à proximité de leur lieu de travail, précise l'adjoint aux Transports à la mairie de Paris.
Le stationnement devient payant dans les rues de Paris à partir de ce jeudi 1er septembre pour tous les deux-roues thermiques. En cas de non-paiement de ce stationnement, l’amende pourra s’élever à 37,50 euros. Cette mesure n’est pas une surprise, c’était une promesse de campagne d’Anne Hidalgo dès 2020. Des communes limitrophes de la capitale l’ont déjà appliquée : Charenton, Vincennes ou encore Saint-Mandé dans le Val-de-Marne. "Nous sommes en train de changer notre façon de se déplacer en ville", se réjouit sur franceinfo David Belliard, adjoint EELV aux mobilités et à la transformation de l’espace public à la mairie de Paris.
franceinfo : Cette mesure n’est-elle pas brutale de passer du tout gratuit au tout payant ?
David Belliard : Cette mesure est le fruit de sept ans de débat, et c’est quelque chose que nous avons porté pendant la campagne des municipales. Et cela, pour plein de raisons : la lutte contre les nuisances sonores, la lutte contre la pollution de l’air, et nous avons besoin d’agir encore pour la santé de concitoyennes et concitoyens. Et puis il fallait mieux répartir, mieux partager, l’espace public : on a aussi besoin pour les piétons, pour les cyclistes, pour les transports en commun d’avoir un espace public mieux ordonné, plus apaisé. C’est aussi une mesure qui entre en résonnance avec ce que nous avons connu cet été : une accélération drastique des dérèglements climatiques et donc une nécessité absolue, vitale, de transformer nos villes pour les rendre plus végétalisées et donc inciter à aller plutôt se stationner en sous-sol. C’est une longue maturation. Dès 2020, nous avions dit que nous ferions cette mesure : les Parisiens ont voté, ils ont choisi et ce, depuis déjà plus de deux ans.
Le but est-il de faire disparaître définitivement les deux-roues thermiques de la capitale ?
On assume une politique et un objectif extrêmement ambitieux : sortir à terme des motorisations thermiques à terme, d’ici 2030, et donc accélérer la mutation vers des mobilités qui sont plus douces, plus vertueuses sur un plan environnemental. Les scooters et les motos électriques dont le stationnement restent gratuit, ce n’est pas la panacée en termes écologiques mais cela a des avantage certains : ça ne fait pas de bruit, ça émet très peu de particules fines et le bilan carbone de ces engins est nettement meilleur que celui du thermique. Cela permet aussi d’inciter tous les usagers qui le peuvent soit à utiliser les transports en commun, soit à utiliser par exemple les vélos car là aussi nous investissons beaucoup dans les infrastructures cyclables. Nous sommes en train de changer la façon de nous déplacer, notamment en ville, parce que nous sommes confrontés à des enjeux majeurs : le climat, la santé, le bruit.
Quelle solution pour les Franciliens qui viennent travailler à Paris et qui ont peu de transports en commun ?
Ils ne pourront pas bénéficier du tarif résidentiel. Pour eux, nous proposons un "pass 2RM", un pass deux-roues motorisés sous réserve de la souscription d’un forfait, qui leur permet d’avoir un accès illimité à un parking souterrain situé à proximité de leur lieu de travail. Une centaine de parkings y participent. C’est une mesure d’accompagnement, nous avons bien sûr conscience que des personnes ne peuvent pas faire autrement.
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