Les stations de ski françaises surfent sur le snowfarming, une méthode pour recycler la neige

Largement pratiqué dans les pays nordiques, le "snowfarming" (ferme des neige) gagne du terrain en France. Après le Grand-Bornand et les Saisies, ce recyclage de la neige d'une saison sur l'autre a été adopté par la station des Rousses dans le Jura. Une technique qui évite à ces stations de basses altitudes d’être trop tributaires des aléas climatiques. 

Une alternative pour les stations en mal de neige

Le principe est simple : la neige est amassée durant l'hiver à proximité des pistes puis recouverte de sciure ou des copeaux de bois, d'une hauteur en moyenne de 50 cm environ, jusqu'à l'entame de la saison prochaine. Protégée des chaleurs estivales, cette couche d'éléments naturels protège la neige de la fonte. Mais il est impossible de conserver l'intégralité du volume de neige stocké durant l'hiver dernier, même si elle se conserve plutôt bien. D'un hiver à l'autre, les pertes ne dépassent pas les 20%. Une solution d'appoint intéressante quand les températures ne permettent pas encore la production de neige artificielle. 

Pour la coupe du monde de ski de fond

Un moyen également de sécuriser des évènements programmés en début de saison, comme la coupe du monde de ski de fond. Pour la première fois cette année, cette événement fait étape dans le Haut-Jura du 14 au 16 janvier. Les employés du Centre National de Ski Nordique ont travaillé d’arrache-pied durant les derniers jours de l’hiver, afin de récolter la neige naturelle, encore présente sur le Stade des Truffes de Prémanon. Un gros tas de neige qui a retrouvé sa place au sommet du stade. "En 48 heures, on a déjà pré-enneigé une piste de 2 kilomètres avec une épaisseur de 80 centimètres de neige afin de ne perdre la piste en cas de redoux", explique Yves Grandclément, agent d'entretien.  

La sciure de bois et la neige sont réutilisables. Le "snowfarming" offre des dépenses en énergies peu élevées pour rassembler la neige. Cette technique a également un impact très faible sur le cycle de l’eau, compte tenu des volumes stockés.