Viticulture : la taille non mutilante, une technique qui se développe pour protéger les vignes
Tailler moins court pour conserver des flux de sève, c'est le nouveau traitement "bien-être" qui se développe dans les vignobles. Comme dans la Vallée du Rhône où l'on pratique la taille non mutilante. #IlsOntLaSolution
À Tain-l'Hermitage (Drôme), dans la renommée Vallée du Rhône, les viticulteurs allègent leurs coups de sécateur cet hiver pour l'entretien de leurs vignes. Un acte essentiel pour préparer la prochaine cuvée. "Autrefois on taillait de manière traditionnelle, c'est à dire qu'on taillait à ras. Maintenant on fait de la taille non mutilante, c'est-à-dire que l'on taille beaucoup plus haut" explique Renaud Maisonneuve, chef de culture pour la Cave de Tain.
Une défense contre les maladies
Une technique qui se généralise depuis que ses nombreux bienfaits ont été mis en avant. Avec cette taille plus haute, dite non mutilante, la vigne lutte mieux contre les maladies. "La vigne, pour se défendre et cicatriser les tailles qu'on lui a infligé, va créer du bois mort pour éviter que des intrus la pénètre" précise Renaud Maisonneuve. En taillant plus haut, on préserve également le flux de sève pour que la circulation dans le pied de vigne soit plus fluide.
Une technique chronophage
Une technique plus respectueuse des ceps qui permet également d'avoir moins de pertes, notamment après des épisodes de gels. Toutefois, si elle fait de plus en plus d'adeptes dans les vignobles français, la taille non mutilante demande beaucoup plus de temps de travail que la taille traditionnelle. Et il faut également former les viticulteurs à ces gestes oubliés. Tailler délicatement les plants de vigne et leur épargner les plaies de la mutilation demande du temps et la transmission d'un nouveau savoir-faire. Un investissement bénéfique sur le long terme. Ces soins pourraient éviter une mortalité de 15 à 20% des plants.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.