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Christine Rivière, mère d'un jihadiste français surnommée "Mamie jihad", condamnée à dix ans de prison

Elle était notamment allée voir son fils, devenu "émir" dans les rangs de l'organisation Etat islamique, à trois reprises, en Syrie, en 2013 et 2014.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Christine Rivière, pendant son procès à Paris, le 6 octobre 2017. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCEINFO)

Christine Rivière, mère d'un jihadiste français, jugée par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes, a été condamnée à dix ans de prison, vendredi 6 octobre. Elle était notamment allée voir son fils, devenu "émir" dans les rangs de l'organisation Etat islamique, à trois reprises, en Syrie, en 2013 et 2014. Dans ses réquisitions, le parquet avait estimé que Christine Rivière, surnommée "Mamie jihad", a "fait de son fils un fusil" et "a été la mère maquerelle du jihad", en contribuant "au départ de plusieurs jeunes femmes" destinées à devenir des épouses aux combattants de l'organisation Etat islamique.

Cette mère de famille de 51 ans a, selon le ministère public, pleinement adhéré à l'idéologie fanatique du groupe Etat islamique. Elle a fourni de l'argent à son fils et cherché à former avec lui, jusque dans le martyre, "un couple d'immortels", dénonce le parquet. "La mère et le fils sont persuadés de pouvoir acquérir l'immortalité auprès d'Allah en combattant, 'en faisant la guerre' pour le dire avec les mots de Christine Rivière", a attaqué le procureur, avant de décrire une mère qui n'a cessé de vouloir maintenir son plus jeune fils Tyler Vilus dans sa "dépendance".

Photographiée en armes

Christine Rivière a été interpellée le 2 juillet 2014, au domicile de son fils aîné, Leroy, alors qu'elle s'apprêtait à repartir en Syrie après trois précédents voyages. Le cadet, Tyler, a été arrêté un an plus tard, en Turquie, et extradé vers la France. Son dossier est toujours à l'instruction. A l'audience, elle a contesté avoir apporté un soutien à l'organisation jihadiste ou avoir elle-même combattu en Syrie, même si des photos d'elle en armes ont été retrouvées ou si elle a posté des images de décapitation sur Facebook pour, a-t-elle dit, "montrer la réalité de qui se fait là-bas". Convertie par son fils, elle a assuré avoir trouvé une forme d'apaisement dans l'islam, un cadre et un nouveau "point commun" avec son fils cadet, un petit qu'elle a surprotégé, atteint de la maladie de Crohn.

Son avocat, Me Thomas Klotz, a décrit une femme incapable de faire face à ce chaos, en mal de repères, ayant des connaissances très sommaires de l'islam. "Elle s'est complètement perdue, on est au cœur des ténèbres." Au cours de l'audience, il a tenté de l'aider à s'expliquer, à sortir de son silence, sans toujours y parvenir. "Vous devez tenir compte de toutes ces réponses que nous n'avons pas eues", a-t-il lancé, regrettant que Christine Rivière n'ait pas été jugée avec son fils Tyler. 

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