Quel avenir pour les enfants de jihadistes français ? : des familles se mobilisent pour interpeller l’opinion
Une vingtaine de personnes manifestaient pour la première fois samedi à Paris pour interpeller l’opinion et demander aux autorités le retour des enfants des jihadistes français détenus dans des camps au Kurdistan ou dans des prisons irakiennes.
Âgés de quelques mois ou quelques années à peine, ils sont seuls ou avec leur mère en Syrie, dans des camps au Kurdistan ou dans des prisons irakiennes. Samedi 29 septembre à Paris, une vingtaine de personnes manifestaient pour la première fois pour interpeller l’opinion et demander aux autorités le retour de ces enfants.
"On peut essayer de récupérer les petits-enfants"
"Vous voulez lire notre tract ?... Nous sommes des parents victimes de la radicalisation"... Ils étaient venus se faire entendre, mais aussi écouter ceux qui comme Saadallah sont venus chercher de l’aide. Il est sans nouvelle de sa fille et de ses petits-enfants qui sont en Syrie : "Je ne sais pas s’ils sont vivants ou morts, ou en prison, explique-t-il, des sanglots dans la voix. Même si elle est morte, on peut essayer de récupérer les petits-enfants. Ce sont mes petits-enfants !"
Un combat difficile et douloureux que partage Lydie. Sa fille est partie en Syrie il y a quatre ans après s’être radicalisée. Elle a désormais trois enfants en bas âge, dont Lydie souhaite le rapatriement rapide. "Tous les jours, le matin en se levant, le soir en se couchant, on pense à nos petits-enfants", confie-t-elle.
On souhaite les récupérer : on est prêts à les prendre en charge, les aider. Mais on aimerait que l’Etat nous aide
Lydie, dont la fille est partie en Syrieà franceinfo
Le ministère des Affaires étrangères dit vouloir examiner les dossiers au cas par cas. C’est insuffisant, estime Véronique Roy, fondatrice du collectif Familles unies : "Un enfant n’est pas responsable des actes qu’un père ou une mère aurait pu commettre, plaide-t-elle. S’ils ont commis quelque chose, qu’on juge les parents. Mais les enfants, eux, n’ont rien demandé, ni à naître, ni à y aller…" Les familles ont écrit à Emmanuel Macron pour plaider leur cause : elles n’ont eu aucune réponse jusqu’à présent.
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