Terrorisme islamiste : à la prison de Roanne, un quartier pénitentiaire réservé aux femmes radicalisées
Alors que la menace terroriste reste très élevée dans l'hexagone, dans un contexte où plusieurs dizaines de femmes ont été rapatriées de Syrie et où sortent de prison de plus en plus de détenus condamnés pour terrorisme dans les années 2010, un quartier de prise en charge de détenues femmes radicalisées entre en service au centre de détention de Roanne, dans la Loire. C'est seulement le deuxième lieu du genre en France.
Un espace spécial a été aménagé au rez-de-chaussée du centre de détention de Roanne pour accueillir ce nouveau QPR femmes (QPR pour "quartier de prévention de la radicalisation"). Il est complètement étanche du reste de la prison. Une bibliothèque, une cour de promenade et une salle de sport lui sont dédiées. Aucun contact n'est possible avec les autres détenus, hommes et femmes.
Leur évolution évaluée en permanence
Actuellement c'est la marche à blanc avant l'accueil progressif, ces prochaines semaines, de ces détenues radicalisées. Elles seront à terme 14, dans 14 cellules individuelles, et pourront rester là six mois renouvelables. Ces femmes, pour certaines, ont déjà été condamnées pour des faits de terrorisme, d'autres attendent leur jugement. Certaines ont vécu sous Daech en zone irako-syrienne. Beaucoup étaient jusque-là en détention classique ailleurs en France, souvent à l'isolement.
Comme dans le premier quartier du genre inauguré il y a deux ans à Rennes, la prise en charge se fera avec des conseillers d'insertion et éducateurs spécialisés, des psychologues, des professeurs d'histoire, de géopolitique, et des islamologues pour aider ces femmes à distinguer ce qui relève de l'islam de ce qui relève de l'idéologie terroriste. Leur évaluation sera permanente pour suivre leur évolution. Une quinzaine de surveillantes sont affectées à ce quartier. Toutes sont volontaires et ont été spécialement formées à ce public particulier.
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