: Vidéo "J'ai décidé de partir en Syrie" : la lettre d'une jeune fille à sa mère
Un mardi, Anissa, 22 ans, disparaît. Sa mère, affolée, n'aura d'explications que trois jours plus tard. Le temps que la jeune fille soit arrivée en Syrie. C'était l'une des premières Françaises à rejoindre l'organisation Etat islamique. Extrait d'une enquête sur "Les sœurs, les femmes cachées du jihad", diffusée dans "Envoyé spécial" le 2 février 2017.
Trois jours sans nouvelles de sa fille. Enfin, une lettre, remise par ses copines. "Il fallait attendre qu’elle soit en Syrie pour me la donner. C’était les consignes", raconte Fatima, épuisée par le chagrin et l'inquiétude.
Depuis 2012, près de 300 Françaises ont rejoint l'organisation Etat islamique en Syrie. "Envoyé spécial" a recueilli le témoignage de plusieurs de ces "sœurs" rentrées en France, et des proches de celles qui sont encore là-bas. Dans cet extrait, une mère dit sa "colère contre les monstres que [sa fille] a rencontrés" – ceux qu'elle accuse de l'avoir endoctrinée.
"Je ne suis pas morte, je suis juste ailleurs"
La missive d'Anissa commence par ces mots : "Maman, assieds-toi et lis cette lettre attentivement." Ensuite viennent ces explications : "Certains te diront que c’est de l’extrémisme, mais maman, crois-moi, personne ne m’a monté la tête. Ce départ est plus que réfléchi. Si je te l’avais dit, vous ne m’auriez jamais laissée partir. J’ai décidé de partir en Syrie. C’est très calme."
"Ne pleure pas, sois forte, poursuit la lettre. Je ne suis pas morte, je suis juste ailleurs, un endroit où je suis vraiment heureuse." Fatima a appris que sa fille s'était mariée avant son départ et s'était retrouvée veuve peu après. Puis que, remariée, elle était maman d'une fille de 16 mois.
Extrait de "Les sœurs, les femmes cachées du jihad", une enquête du magazine "Envoyé spécial" en coproduction avec SlugNews, TV Presse et France 24, diffusée le 2 février 2017.
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