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L'ancien préfet Paul Girot de Langlade a été condamné vendredi à 1.500 euros d'amende pour injures racistes

Les faits remontent au 31 juillet 2009 lors d'un contrôle à l'aéroport d'Orly. M. Langlade, alors préfet chargé des Etats généraux de l'Outre-mer, avait déclaré: "On se croirait en Afrique, ici !"Avant son procès, il avait accusé le ministre de l'Intérieur d'avoir "orchestré" cette affaire pour se refaire "une virginité de parfait antiraciste".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Paul Girot de Langlade arrivant le 29 juin 2010 au tribunal correctionnel de Créteil (AFP - Bertrand Guay)

Les faits remontent au 31 juillet 2009 lors d'un contrôle à l'aéroport d'Orly. M. Langlade, alors préfet chargé des Etats généraux de l'Outre-mer, avait déclaré: "On se croirait en Afrique, ici !"

Avant son procès, il avait accusé le ministre de l'Intérieur d'avoir "orchestré" cette affaire pour se refaire "une virginité de parfait antiraciste".

Paul Girot de Langlade visait alors Brice Hortefeux, ex-ministre de l'Identité nationale, qui avait suspendu le préfet dès début août pour cette affaire. Brice Hortefeux devait lui-même, en septembre 2009, être confondu par la fameuse phrase "quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", prononcée devant un militant UMP d'origine maghrébine. Il a été condamné en juin pour injures raciales à une amende de 750 euros, mais il a fait appel.

Quant aux propos de l'ex-préfet Langlade, ils "procèdent d'un amalgame selon lequel toutes les personnes du continent africain partagent le même défaut de l'incompétence et de la désorganisation", a expliqué vendredi le juge Philippe Michel, en rendant public le jugement.

Paul Girot de Langlade, qui avait été mis à retraite d'office suite à ces propos, avait récusé tout racisme lors de l'audience. "J'ai simplement voulu dire que c'était le bordel (...) Si le contrôle avait été rigoureux, j'aurais pu dire: +on se croirait à Singapour ou aux Etats-Unis+", avait-il déclaré.

Selon le magistrat, la phrase incriminée "avait d'autant plus de portée qu'elle a été prononcée par un préfet tenu à une obligation de réserve et de sang-froid" et qui n'a "pas tenu compte" du fait que les agents de sécurité présents lors du contrôle étaient "pour partie des personnes de couleur".

La peine prononcée est inférieure aux réquisitions du parquet qui réclamait 5.000 euros d'amende.

Trois agents de la société Securitas, qui avaient porté plainte ont obtenu 300 et 500 euros de dommages et intérêts et la Licra, SOS Racisme et le Mrap, le versement d'un euro symbolique.

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