La police lance mardi un nouvel appel à témoin assorti d'une photo d'Estelle Mouzin vieillie, 7 ans après sa disparition
Elle a disparu le 9 janvier 2003 vers 18h entre son école et son domicile à Guermantes (Seine-et-Marne), à quelque 30 km à l'est de Paris, le long d'un itinéraire d'un kilomètre. Elle avait 9 ans. Depuis le début de l'enquête, aucune piste n'a abouti.
Pour l'appel a témoin, un N° vert 0800.33.60.98 ou une adresse mail: estelle.info@interieur.gouv.fr
La photo d'Estelle vieillie "n'est qu'un dispositif de plus au milieu de toutes les investigations menées, elle n'a pas d'intérêt sans l'appel à témoins", a estimé son Eric Mouzin, son père à l'AFP. "Nous n'avons de toute façon pas les moyens de nous priver de ce qui pourrait faire progresser l'enquête", a-t-il ajouté, précisant avoir donné son accord pour la photo dès juillet 2009.
A la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles, "huit policiers de la brigade criminelle sont mobilisés et peuvent être renforcés par d'autres policiers, sur ce nouvel appel à témoins", a expliqué son directeur, Philippe Bugeaud, ajoutant que l'ensemble du service et d'autres ont travaillé sur ce dossier et peuvent toujours être mobilisés si nécessaire.
Estelle Mouzin a pu être vieillie par ordinateur grâce à une "technique scientifique de l'organisme américain National center for missing and exploited children qui permet de projeter 7 ans après" l'aspect possible du visage de la fillette à l'âge de 16 ans, a expliqué une source proche du dossier.
Les magistrats répugnent souvent à l'utilisation de photos "vieillies". Cette technique suppose que la disparue soit vivante, hypothèse aléatoire, et elle amène en général un flot de signalements fantaisistes longs à vérifier.
Les espoirs déçus
En janvier 2009, une photo sur un site pornographique estonien d'une adolescente présentant une certaine ressemblance avec Estelle avait attiré l'attention des enquêteurs qui ont très vite découvert que le cliché avait été pris avant la disparition de la fillette.
La piste Fourniret: aux enquêteurs qui l'ont interrogé après son arrestation en juin 2003, suite à un enlèvement raté, Michel Fourniret a expliqué qu'il se trouvait en Belgique le jour de la disparition d'Estelle. A l'appui de son alibi, il a expliqué avoir passé un appel à 20h le jour des faits de son domicile de Sart-Custinne, en Belgique, incompatible avec sa présence à Guermantes, situé à 267 km de là, à 18h15.
Les 31 janvier et 1er février 2008, le bassin à poissons d'un restaurant de Brie-Comte-Robert, le Royal Wok, a été détruit sur commission rogatoire du juge enquêtant sur l'affaire. Un renseignement transmis par un journaliste avait laissé espérer aux enquêteurs qu'ils pourraient y trouver des traces du corps de la fillette, mais la piste s'est révélée fausse.
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