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"Le concept de Bref est trop fort pour être décliné"

Le format court de Canal+ s'est arrêté après la diffusion des deux derniers épisodes jeudi soir. Son producteur analyse l'héritage laissé par Bref. 

Article rédigé par Isabel Contreras
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le personnage principal de Bref, accompagné de son "plan cul", Marla dans "Bref, j'étais dans la merde". (CANAL PLUS)

Il nous a regardé. On l'a regardé... Et on a beaucoup aimé. Après avoir conquis jusqu'à 2,5 millions de téléspectateurs en octobre et près de 3 millions de fans sur Facebook, la série "Bref" a pris fin jeudi 12 juillet. Les histoires de ce trentenaire "sans nom", sa copine, son plan cul, son coloc, son frère homosexuel et son père divorcé ont bousculé le panorama des formats courts. Interrogé par FTVi, Harry Tordjman, le producteur de la série analyse l'héritage de Bref.

Verrons-nous des "Bref" à l'étranger à partir de maintenant ?

Harry Tordjman : C'est fort possible. Nous sommes en cours de négociation avec plusieurs pays européens et francophones. L'objectif est de vendre le concept (le montage, la voix off) mais en leur laissant la liberté de l'adapter à chaque culture, à chaque public.  

Certains producteurs et scénaristes pensent que le concept de la série peut être recyclé en l'adaptant à d'autres tranches d'âge, en fédérant d'autres communautés. Qu'en pensez-vous ?

On peut reprendre le concept dans une pub ou dans un autre type de format court. Mais le décliner autrement ? C'est compliqué. Le concept de Bref est trop marqué, trop reconnaissable. En rajoutant une voix off et en saccadant le rythme des images dans le montage, le spectateur reconnaît la série.

D'ailleurs, des spots et des teaser dans des chaînes de télé ressemblaient beaucoup à la série. Ils ne voulaient pas copier le format, juste s'inspirer. Mais ça restait reconnaissable. De toute façon, on ne peut leur en vouloir. Nous avons, nous aussi, mélangé différents courants du cinéma et nous nous sommes inspirés de plusieurs techniques de tournage de réalisateurs. Et cela est tout aussi reconnaissable dans les épisodes de Bref

Pensez-vous que les formats courts vont tirer une leçon de Bref ? 

On l'espère ! En tout cas, nous avons essayé d'éclater le concept des formats courts actuels. Jusqu'à présent, ils se limitaient à présenter quelques acteurs sur des lieux précis, qui se répétaient. Comme sur Un gars et une fille ou Caméra café. Avec Bref, nous avons introduit une centaine de figurants, des effets spéciaux, des décors différents. Pour chaque épisode, nous avons tourné des 26 minutes ou des 13 minutes pour le condenser en une minute quarante. Le but était de donner l'importance du long métrage au format court.

On espère donc que les réalisateurs de formats courts auront le courage de casser des stéréotypes et de s'aventurer dans les failles du formatage pour créer de nouvelles démarches artistiques.  

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