Le groupe américain Molex refuse de financer la suite du plan social lié à la fermeture de l'usine de Villemur-sur-Tarn
Après les plaintes de 189 salariés devant les prud'hommes visant à obtenir une indemnisation supplémentaire, le groupe américain refuse désormais de donner à sa filiale française l'argent nécessaire pour exécuter le plan social.
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a condamné mercredi cette décision "avec la plus grande fermeté".
Les anciens employés de Molex envisagent de saisir la justice après la décision de leur ancien employeur de ne pas respecter les causes du plan social.
M. Estrosi "condamne avec la plus grande fermeté l'attitude du groupe américain Molex qui vient d'enclencher brutalement et sans aucune concertation la liquidation judiciaire de sa filiale française", indique son ministère dans un communiqué.
"Je ne laisserai pas Molex fuir ses responsabilités et trahir un seul de ses engagements", dit Christian Estrosi.
Le ministre chargé de l'Industrie "exige du groupe Molex qu'il prenne toutes ses responsabilités en assumant sans délais chacun des engagements pris devant lui". Il "entend user de tous les moyens de droit possibles afin que Molex garantisse le paiement des sommes dues aux salariés".
Molex, rappel d'un combat emblématique
Molex a fermé son usine d'équipements automobiles de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) en 2009 et licencié ses 283 salariés, après plusieurs mois de lutte du personnel pour maintenir les emplois.
Un combat si emblématique que M. Estrosi lui-même avait, en son temps, qualifié la multinationale Molex de "patron voyou".
Depuis, la filiale française, Molex Automotive SARL, assumait le paiement des congés de reclassement et du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Mais le groupe américain vient de signifier son refus d'apporter les fonds nécessaires à sa filiale et au paiement du plan social, et la société devrait à présent être mise en liquidation judiciaire.
Molex, qui aurait déjà versé 30 millions d'euros, n'apprécie pas les plaintes de 189 salariés qui contestent leur licenciement économique devant les Prud'hommes. Les salariés souhaitent obtenir une indemnisation supplémentaire équivalant à cinq ans de salaires.
Pour Guy Pavan, délégué CGT, la décision de Molex et "les mesures de rétorsion" contre les salariés récalcitrants "confirme les méthodes mafieuses" du groupe américain.
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