Le mémorial de Rivesaltes, un hommage aux "indésirables"
En pleine crise des migrants, l'inauguration du Musée mémorial du camp de Rivesaltes prend une résonance particulière : 60 000 "indésirables" furent relégués ici.
Ce vendredi 16 octobre, Manuel Valls inaugure le Musée mémorial du camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. Sur cet espace aride de 600 hectares, rien ne pousse à part les ronces et les chardons. Ici, au siècle dernier, 60 000 "indésirables" ont vécu... ou survécu. En 1962, les harkis qui avaient quitté l'Algérie ont été parqués à Rivesaltes pendant l'hiver. Fatima Besnaci-Lancou était enfant à l'époque. "Les problèmes d'hygiène étaient tels qu'il y avait des maladies", se souvient-elle. Quelque 22 000 harkis furent laissés ici pendant plus de deux ans.
Réfugiés espagnols, Juifs, Tsiganes, puis harkis
Avant, en 1941, 9 000 réfugiés espagnols fuyant le franquisme ont atterri ici. Ils furent ensuite rejoints par des Juifs et des Tsiganes enfermés par le régime de Vichy. Adolphe Waysenson confie à France 2 : "Je me rappelle avoir eu faim comme je n'ai jamais eu faim dans ma vie." Un an après, la moitié des 5 000 juifs du camp fut déportée vers les camps de la mort.
Aujourd'hui, au milieu des baraques, se dresse un mémorial sans fenêtres, pour ne pas oublier un passé lourd qui résonne dans l'actualité avec l'exil de millions de Syriens et d'Irakiens.
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