Le ministère de la Défense a dévoilé mardi la maquette de son futur siège à Balard, dans le XVe arrondissement de Paris
Le futur "Pentagone à la française" accueillera, à l'horizon 2015, les états-majors des forces armées, les services centraux du ministère et la direction générale de l'Armement, soit quelque 9300 personnes actuellement dispersées sur une quinzaine de sites.
Il s'étendra sur 300.000 m2, entre la Seine et le périphérique.
Conçu par l'architecte français Nicolas Michelin, l'ensemble sera construit par un groupement mené par Bouygues qui a remporté ce marché de plus de 1,2 milliard d'euros au terme de 15 mois de procédures. Les travaux débuteront en janvier 2012, a précisé la firme de BTP. Le déménagement du ministère est prévu fin 2014.
Lancé en 2007, le projet est un partenariat public-privé. L'Etat, qui ne déboursera rien au départ, devra payer un loyer annuel de près de 130 millions d'euros sur 27 années d'exploitation, ce qui représente une somme totale de 3,5 milliards d'euros.
"Fonctionnel et écologique"
La future enceinte sera "à la fois prestigieuse et fonctionnelle, moderne et agréable", a expliqué le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Ses concepteurs le veulent à la fois "imposant et discret", "fonctionnel et écologique".
L'ensemble sera composé de trois parties avec l'actuelle Cité de l'air, le ministère proprement dit et une zone de 90.000 m2 de bureaux destinés à un usage civil. Le bâtiment principal aura le plus grand toit solaire de Paris (7000 m2 de panneaux solaires).
La hauteur des cheminées a fait tiquer la mairie de Paris. Trois d'entre elles font 43 mètres et dépassent le plafond autorisé par le Plan local d'urbanisme (PLU) sur cette zone.
La mairie a demandé que le projet "soit rendu compatible avec le PLU" sur ce point. Des discussions sont en cours avec le ministère de la Défense.
La rénovation de la Cité de l'air et la construction des immeubles de bureaux sur la partie "Corne ouest" a été confiée à l'architecte Jean-Michel Wilmotte.
60 % de la surface au sol sera occupée par des jardins, avec une allée piétonne permettant d'accéder aux différents services, installés sur pilotis.
"Pentagone" ou "Hexagone" ?
Le futur "Pentagone à la française" ne sera pas un "polygone qui a cinq angles et cinq côtés", selon la définition du Petit Robert. Résultat: "le ministère de la Défense à Balard " se cherche toujours un nom. L'image du "Pentagone français" n'est donc "pas pertinente", comme on le souligne au ministère, où l'on précise que l'"on ne cherche pas à copier les Américains".
L'ensemble joue en revanche sur la forme de l'hexagone, avec une cour centrale à six côtés pour les bâtiments qui accueilleront le ministre de la Défense et les hautes autorités militaires. Dessous se trouvera le centre opérationnel ultrasécurisé.
Le siège du ministère occupera 5 hectares sur les 16,5 hectares que compte l'ensemble du site de Balard.
Le respect du contrat
Prié de dire s'il n'était pas risqué de confier le ministère de la Défense à une entreprise privée, par exemple si Bouygues était racheté par une entreprise chinoise, Gérard Longuet a répondu qu'un contrat s'imposait à tous.
"Nous sommes dans un état de droit. Quel que soit l'actionnaire, il devra respecter ce contrat", a-t-il dit, soulignant que la Caisse des dépôts et consignations disposait en outre d'une minorité de blocage au sein du groupement chargé de la construction.
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