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Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte pour "tentative de viol" de Banon contre Strauss-Kahn.

Le parquet estime toute fois que des faits qualifiés d'agression sexuelle étaient "reconnus" mais prescrits.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (MIGUEL MEDINA / AFP)

Le parquet estime toute fois que des faits qualifiés d'agression sexuelle étaient "reconnus" mais prescrits.

Le communiqué publié jeudi précise que : "Le parquet de Paris a procédé au classement sans suite de la procédure diligentée à la suite de la plainte déposée par Madame Tristane Banon à l'encontre de Monsieur Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol".

La plaignante avait prévenu que si une telle décision était prise par le parquet, elle déposerait immédiatement plainte avec constitution de partie civile, ce qui entraîne automatiquement la désignation d'un juge d'instruction.

A l'issue de l'enquête, "il ressort que si faute d'éléments de preuve suffisants, les poursuites ne peuvent être engagées du chef de tentative de viol, des faits pouvant être qualifiés d'agression sexuelle sont quant à eux reconnus", poursuit le communiqué.

Lors de son audition, le 12 septembre, par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), l'ex-directeur général du FMI avait concédé avoir fait "des avances" à la jeune femme, selon une source proche de l'enquête.

Dominique Strauss-Kahn a toutefois toujours réfuté s'être rendu coupable de violence lors de sa rencontre avec Tristane Banon dans un appartement parisien. Il avait même qualifié d'"imaginaire" la scène racontée à plusieurs reprises par l'écrivaine.

Dans un communiqué publié vendredi, les avocats de DSK nient que leur client ait admis une agression sexuelle lors de son audition par la police. Le texte comprend le verbatim de l'audition. DSK y a déclaré : ""J'ai essayé de la prendre dans mes bras. J'ai tenté de l'embrasser sur la bouche. Elle m'a repoussé fermement. Elle m'a lancé, en substance 'Ça va pas ?'. J'ai de suite relâché mon étreinte, elle s'est emparée de ses affaires et elle a quitté l'appartement furieuse".

La décision du parquet intervient le jour même de la sortie d'un ouvrage de Tristane Banon, "Le bal des hypocrites" (Ed. Au Diable Vauvert), une autofiction dans laquelle elle livre sa version des faits sans jamais citer le nom de DSK.

"Un agresseur sexuel non jugé" selon l'avocate de Banon

Dominique Strauss-Kahn est un "agresseur sexuel non jugé", a estimé jeudi l'avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi. "Il devra donc se satisfaire d'un statut d'agresseur sexuel non jugé bénéficiant de la prescription applicable en la matière, lui permettant d'échapper à une condamnation pénale mais désormais pas à une suspicion légitime quant à son comportement vis-à-vis des femmes" ajoute-t-il.

La décision du parquet "bien qu'insatisfaisante, constitue une première victoire pour Mlle Banon puisqu'au terme de cinq mois d'une bataille acharnée, il est établi sans réserve que son dossier n'est pas +vide+ et que les faits qu'elle a dénoncés ne sont pas +imaginaires+ contrairement aux affirmations de M. Dominique Strauss-Kahn" a-t-il également précisé.

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