Le PS et le FN démentent tout accord aux législatives dans le Vaucluse
"L'Express" affirme qu'un accord local entre PS et Front national a permis l'élection de Marion Maréchal-Le Pen aux législatives de 2012.
"Manoeuvre" pour le FN, "fausses affaires" selon le PS. Le parti socialiste comme le Front National ont nié, mercredi 29 mai, tout échange de bons procédés entre les deux tours des élections législatives de juin 2012 dans le Vaucluse. La veille, L'Express avait affirmé que les deux partis avaient passé un accord secret, pour permettre à Marion Maréchal-Le Pen de devenir députée.
Selon l'hebdomadaire, ils auraient convenu ensemble du maintien, contre l'avis du PS national, de la candidate socialiste, Catherine Arkilovitch, face à Marion Maréchal-Le Pen et au candidat UMP, dans la 3e circonscription du département. En échange de cela, Martine Furioli, la candidate FN dans la 5e circonscription, se serait maintenue face aux candidats UMP et PS, pour permettre au socialiste Jean-François Lovisolo de l'emporter.
Le PS dénonce des "affaires" créées de "toutes pièces" par l'UMP
La direction du PS, citée par l'agence Reuters, dément "catégoriquement" toute forme "de tolérance à l'égard du Front national dans ces circonscriptions". Le parti socialiste rappelle que Catherine Arkilovitch a été "immédiatement" exclue du parti pour s'être maintenue, et que le PS a appelé à voter pour Jean-Michel Ferrand, le candidat UMP.
Alors que L'Express fait état de conversations téléphoniques et de témoignages accréditant la thèse d'un deal, le PS répond que ces "échanges de mots" ne sont accrédités "par aucun fait, aucun élément". "L'UMP essaye de créer de toutes pièces de fausses affaires parce qu'elle voit bien que dans nombreux départements, dans de nombreuses villes, il y a une tentation chez ses élus de faire alliance avec le FN aux municipales", estime la direction du parti socialiste.
Toujours selon l'hebdomadaire, Marc Mancel, membre du Conseil national (parlement) du PS, s'est rendu en mars dans le Vaucluse et s'apprête à remettre un rapport "très à charge" au Premier secrétaire du PS, Harlem Désir. Mais le PS dément et affirme qu'"il n'y a ni enquête interne sur un éventuel accord avec le Front national ni rapport remis en fin de semaine." La mission de Marc Mancel "était une mission d'information sur le fonctionnement de la fédération du Vaucluse, semblable à d'autres dans d'autres fédérations", affirme la direction du PS à l'AFP.
Marion Maréchal-Le Pen parle de "sagas improbables"
La députée FN de la 3e circonscription du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen a démenti par communiqué. Selon elle, "l'approche des municipales de 2014" et "la montée du Front National" alimentent "les sagas les plus improbables". "Je ne tiens pas à commenter ce qui s'apparente assez clairement à un règlement de comptes entre socialistes", écrit-elle encore.
Marion Maréchal-Le Pen dénonce une "manoeuvre opérée" pour "décrédibiliser" son élection en sous-entendant que "le Front National aurait gagné uniquement grâce au concours du PS". "Les véritables raisons de mon élection sont le rejet de Jean-Michel Ferrand (le candidat UMP) (...) et le formidable espoir porté par l'alternative FN", avance-t-elle, avant de conclure qu'elle laisse à Harlem Désir "le soin de taper sur les doigts de ses troupes".
Jean-François Copé met de l'huile sur le feu
Jean-François Copé, président de l'UMP a réagi dans une interview à L'Opinion.fr. Selon lui, "il y a systématiquement un dialogue indirect entre le PS et le FN (...) ils ont fait pareil dans l'Oise pour faire battre Jean-François Mancel, nous savons tout cela, donc on ne va pas accepter les leçons de morale." Le défenseur de la "droite décomplexée" réaffirme dans le même temps qu'il n'y aura "jamais" d'alliance électorale entre le Front national et l'UMP.
Le fait que le scénario ne se soit pas déroulé comme prévu fragilise tout de même la théorie d'une alliance. Si Marion Maréchal-Le Pen a bien été élue grâce au maintien de Catherine Arkilovitch dans la 3e circonscription, Martine Furioli s'est finalement retirée dans la 5e, provoquant la défaite du candidat socialiste Jean-François Lovisolo.
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