Les contrôleurs SNCF de Strasbourg doivent reprendre le travail vendredi. Une grève est annoncée le 11 octobre.
A midi vendredi, les contrôleurs bisontins et dôlois ont repris le travail. A Strasbourg, où est basé le contrôleur agressé, l'assemblée générale marque la reprise du travail pour les contrôleurs strasbourgeois. Le trafic devrait être normal à partir de samedi. Cependant les syndicats appellent à la grève le 11 octobre.
L'indignation est toujours là au lendemain de l'agression d'un contrôleur, jeudi, à proximité de Besançon. Malgré quelques reprises ponctuelles dans sept secteurs (Lyon, Paris Lyon, La Rochelle, Dole, Besançon, Reims, Chambéry, Dijon), la SNCF annonce toujours sur son site internet un "trafic très perturbé", à l'exception des lignes Ile-de-France, Thalys et Eurostar. "Les perturbations sont plutôt concentrées sur le sud-est et le nord et plutôt moins sur l'Atlantique", a indiqué le président de la SNCF, Guillaume Pepy. En Rhône-Alpes par exemple, la quasi-totalité des trains a été supprimée avec presque 100% des contrôleurs en grève. Un service minimum est assuré par des cars sur la plupart des lignes.Des informations sur l'état du trafic en temps réel sont mises à disposition sur le site infolignes.com. Un numéro vert gratuit a été mis vendredi matin à la disposition du public : 0 805 90 36 35. La reprise du trafic dépendra de l'issue des assemblées générales qui se tenaient vendredi à la mi journée.
Le président de la SNCF a appelé les contrôleurs à la reprise du travail. "L'émotion est très grande, mais il ne servirait à rien de pénaliser davantage les usagers parce que quelqu'un de déséquilibré a commis un acte fou qui est rarissime", a déclaré M. Pepy vendredi sur RTL, soulignant que "la situation pour nos clients est très difficile". Les billets des usagers qui ont dû annuler ou reporter leur voyage depuis jeudi seront "remboursables, ou échangeable sans aucun frais, quel que soit le type", a également souligné M. Pepy.
L'agression a eu lieu peu avant 10h30 jeudi à hauteur de Clerval, dans le Doubs. Le contrôleur, âgé de 54 ans, a reçu huit coups de couteau lors de son intervention auprès d'un passager "au comportement déséquilibré et agressif vis-à-vis des autres passagers". Touché au bras et à l'abdomen, perdant beaucoup de sang, l'homme a été transporté par hélicoptère à l'hôpital de Besançon dans un état jugé préoccupant. Jeudi soir, le CHU de Besançon a qualifié son état de "stable", précisant qu'il avait été placé en réanimation.
L'agresseur présumé, âgé d'une trentaine d'années, a été interpellé et placé en garde à vue. Il a été présenté par la SNCF comme un "déséquilibré". "Informé qu'il allait être verbalisé", il se serait tailladé les poignets avec un couteau avant d'agresser le contrôleur, pendant qu'un de ses collègues évacuait les passagers vers une autre voiture." Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de meurtre aggravé et a requis un psychiatre pour examiner en urgence l'aggresseur présumé vendredi.
L'assemblée générale marque la reprise du travail
A l'issue de l'assemblée générale qui réunissait les contrôleurs SNCF de Strabourg, les travailleurs n'ont pas appelés à la poursuite du mouvement perturbant le trafic de la SNCF. "L'assemblée générale n'a pas appelé à la poursuite du mouvement. (...) Nous estimons que la majorité des contrôleurs devraient reprendre le travail", a confirmé Vincent Burgun, de la direction régionale Est de la SNCF. "Le trafic devrait rester très perturbé aujourd'hui. Nous avons l'objectif d'un retour à la normale demain (samedi)", a-t-il ajouté.
Lors de l'assemblée générale vendredi, en début d'après-midi, à Strasbourg, les représentants syndicaux ont rappelé que le droit de retrait était une décision individuelle, et n'ont pas organisé de vote pour un arrêt ou une poursuite du mouvement. "Le droit de retrait se termine à 14H30, à partir de ce moment la direction considère que nous sommes en absence irrégulière. Si vous estimez ne pas être en capacité de reprendre le service, il vous faut consulter un médecin. (...) La décision doit être prise par chacun, c'est un droit de retrait individuel", a expliqué Marc Laengy, délégué CGT.
L'agresseur présumé sera présenté samedi en fin de matinée à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen pour tentative de meurtre aggravé, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
L'homme, âgé de 27 ans, "a pu être formellement identifié grâce à ses empreintes digitales", a dit le procureur de la République de Besançon (Doubs), Alain Saffar.
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