Les Femen ne sont pas une secte selon la Miviludes
Un député UMP avait saisi la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires pour faire interdire le mouvement féministe. Elle lui a donné tort.
Georges Fenech est renvoyé dans les cordes, comme le dit 20 Minutes. Le quotidien révèle que la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a adressé un courrier au député UMP, jeudi 20 mars, pour rejeter sa demande de classer les Femen comme une secte.
Le 1er févier dernier, le parlementaire, ancien président de la Miviludes, avait dénoncé les pratiques du mouvement féministe né en Ukraine. Farouche opposant au mariage homosexuel, Georges Fenech avait pointé du doigt, entre autres, "des actions spectaculaires, qui s'apparentent à des pratiques à caractère sectaire", la "contestation violente de l'ordre social", "la contestation violente de l'ordre religieux établi" ou encore "la profanation de lieux de culte, selon des méthodes répandues dans les mouvements satanistes".
"Pas de faisceaux d’indices suffisants"
Dans sa réponse, la Miviludes rappelle d'abord le statut associatif des Femen et reconnaît que le groupe s'est manifesté "à plusieurs reprises sur la voie publique d’une manière qui a pu choquer une partie de l’opinion". Mais ce qui empêche la mission interministérielle de considérer les Femen comme secte, c'est son manque de dangerosité : "Comme vous le savez, la Miviludes procède à l’observation et à l’analyse [des différentes entités] par l’intermédiaire d’outils méthodologiques tels que 'critères d’appréciation de la dangerosité', et 'indices de perception des dérives'."
Des critères qui ne permettent pas de s'inquiéter face aux actions des Femen : "La Miviludes ne dispose pas de faisceaux d’indices suffisants, pour le mouvement dit Femen, lui permettant d’arriver aux mêmes conclusions que vous, mais nous restons bien entendu vigilants."
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