Martine Aubry a présenté mardi la réforme "durable, juste et efficace" que prône le Parti socialiste
Le texte maintient un âge légal de départ à 60 ans: "Nous nous opposerons de toutes nos forces au fait de repousser l'âge légal au-delà de 60 ans", a averti la première secrétaire du PS.
Le projet propose par ailleurs de "mettre à contribution les revenus du capital" et une augmentation "modérée" des cotisations sociales.
La "réforme juste et ambitieuse pour la retraite universelle et personnalisée", est résumée dans un texte de huit pages et s'inscrit, a souligné Mme Aubry, dans le cadre des hypothèses formulées par le Conseil d'orientation des retraites (COR). L'horizon choisi est 2025, avec nouveau rendez-vous fixé cette année-là.
Pour Martine Aubry, il s'agit une "réforme de société" qui ne saurait être vue du seul point de vue financier. Au Bureau national, a-t-elle affirmé, "la quasi totalité des interventions étaient pour dire que "nous étions responsables pour deux et ce système était juste efficace et faisait honneur au parti d'opposition que nous sommes".
Nouvelles taxations
Les socialistes proposent la mise à contribution des revenus du capital (stock-options et bonus notamment). Ils proposent également d'appliquer la CSG aux revenus du capital qui n'y sont pas actuellement soumis. Ils veulent aussi augmenter la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises, avec exonération des PME. Le tout rapporterait 19 milliards d'euros dès 2010 et 25 milliards en 2025, selon le PS. Le PS entend aussi relever l'impôt sur les sociétés acquitté par les banques: + 15 %, dont ils attendent 3 milliards d'euros par an pour abonder le Fonds de retraite créé par Lionel Jospin, alors Premier ministre.
Toujours dans le volet financement, le PS propose une augmentation "modérée et étalée dans le temps des cotisations salariales et patronales à partir de 2012", a expliqué la première secrétaire. A cette date, il est prévu une augmentation de 0,1 % de cotisations salariales et employeurs chaque année pour atteindre 1 % au bout de 10 ans. "Cela rapporte 12 mds au système de retraites ", a-t-elle estimé.
En revanche, le PS refuse l'allongement de la durée de cotisation jusqu'en 2020, la question pouvant être revue à cette date.
"Retraite choisie" et pénibilité
Les socialistes insistent aussi sur l'emploi des seniors, prônant "un rendez-vous tous les 2 ou 3 ans pour tous les salariés dès 45 ans", une généralisation du tutorat, "une pénalité dissuasive" pour les entreprises réfractaires.
Le PS veut aller vers un système de "retraite choisie" avec notamment la création d'un "compte temps" pour les nouvelles générations, décloisonnant formation, travail, retraite et pour inciter à travailler plus longtemps, une surcote renforcée.
La pénibilité - travail de nuit, à la chaîne, port de charges lourdes, travail dans le bâtiment - sera prise en compta via une majoration des annuités permettant de partir plus tôt.
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